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Lifestyle - instantk

Jour 4 : Emma Stone, Demi Moore et les fantômes du 4 août

Cette année encore, « L’Orient-Le Jour » vous raconte les coulisses du plus grand festival de cinéma au monde. Des cancans de bistrot au tapis rouge guindé, en passant par les soirées alcoolisées. 

Jour 4 : Emma Stone, Demi Moore et les fantômes du 4 août

Demi Moore, de retour à Cannes après 27 ans d’absence. Photo Reuters

Sur la plage des Palmes, les Spritz coulent à flots et les pantalons pattes d’eph’ astiquent le parquet ensablé. Toute apprêtée dans une longue robe blanche sur laquelle est cousue le Cèdre libanais, Isabelle, actrice débutante expérimentant son premier vrai festival, vacille entre étonnement et enchantement.

Sous le soleil revenu, l’originaire d’Amchit affiche fièrement une tenue signée Diane Ferjane, designer ayant perdu son atelier de couture à Mar Mikhaël le 4 août 2020 suite à la double explosion au port de Beyrouth. « J’ai absolument voulu porter cette création bien qu’abîmée par la catastrophe… Ce jour-là, j’étais en tournage à Prague. Comme beaucoup de membres de la diaspora, avoir été physiquement loin à cette période n’a fait qu’accentuer la douleur », confie la jeune femme de 27 ans en tentant de socialiser avec producteurs et managers sur place.

Isabelle Zighondi, actrice franco-libanaise et jeune talent de MAD. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

À quelques mètres à peine, une table ronde organisée par l’agence artistique égyptienne MAD Solutions bat son plein. Le thème ? Les talents arabes. Il en fallait bien une. En tête d’affiche, l’actrice et chanteuse Yousra en survêt-baskets- et lunettes de soleil qu’elle ne dévisse que rarement du visage - et Raya Abirached, animatrice et it girl de la chaîne saoudienne MBC. « C’est d’ailleurs l’unique journaliste moyen-orientale à avoir un badge or », révèle une responsable de presse présente dans l’assistance.

Influente, populaire, l’habituée libanaise des cérémonies hollywoodiennes est sur la Croisette comme à la maison. De ses interviews avec les géants du 7e art à la présentation d’émissions de divertissement, Raya peut se targuer d'être la seule star de télévision à figurer au catalogue de MAD, aux agents un poil plus qu’intransigeants.

« Il faut avoir notre accord avant la publication d'un quelconque cliché », lance Kareem Samy, chargé des relations publiques de la « dernière des pharaons », aux rares photographes conviés. Aucun cheveu ne doit dépasser, aucun ongle mal manucuré ne peut être affiché. Il faut bien protéger les dernières divas qu’il reste au monde arabe décousu…

Yousra, icône égyptienne et grande habituée du festival. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

L’adieu raté d’un génie ?

Sur le toit du Palais accueillant quotidiennement plus de 5000 accrédités, les jurés des petites sélections s’adonnent à de vagues confidences face à une horde d’envoyés spéciaux désintéressés, suivant sur leurs smartphones la chaotique conférence de presse de  Megalopolis avec Francis Ford Coppola. « Ce film est un véritable naufrage, une catastrophe annoncée pour les distributeurs », affirme Claire, une critique de cinéma au carré poivre et sel et Birkenstocks délavées.

Présenté en grande pompe la veille et mis sous embargo jusqu'à 21h30 précisément, le dernier long métrage du «parrain» divise, énerve et éveille les sensibilités de cinéphiles ne jurant que par la plume d’un réalisateur octogénaire diminué. « Les metteurs en scène plus âgés parlent souvent du film de trop. De leur crainte profonde d’afficher un objet artistique pas assez travaillé et pouvant ainsi déteindre sur l’ensemble de leur œuvre », ajoute Claire en soulevant le fait que « Coppola aurait dû s'arrêter au dernier... »

Marathon-show

Trois étages plus bas, devant un portique de sécurité encore fermé, Gisèle, adhérente au « gang des escabeaux », s’impatiente. Elle a une journée chargée. Trois montées des marches successives à guetter, de 17 à 23 heures. Rien que ça.

Emma Stone, simple, chic, efficace. Sameer Al Doumy/AFP

La sentinelle, pour l’avant-première de Kinds of Kindness de Yórgos Lánthimos voit défiler Eva Longoria sous les flashs et Eva Green sous les applaudissements. Puis vice versa.

Demi Moore, ne voulant d’abord approcher ni badaud, ni fan, se décide finalement à décoller ses talons du carpet pour deux autographes, devançant une Aishwarya Rai habillée en cotillon géant.

Sans son ex-président de mari, c’est seule que Julie Gayet s’affiche en attendant l’arrivée d’Emma Stone, qui signe la mi-temps d’une longue soirée pour les habitués derrière les barrières en fer blanc, les enfermant dans moins de 100 mètres carrés.

Le gang des escabeaux ou 30 ans de fidélité assurée. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

Trois heures et deux thés glacés plus tard, Gisèle, toute cernée, montre les premiers signes de fatigue de cette édition bouillonnante de fantaisie. Déterminée à rester fidèle au poste  jusqu’à la sortie de limo’ de Richard Gere, prévue peu avant une séance nocturne de Oh, Canada de Paul Schrader, en compétition officielle, elle « rêve d’un bisou, d’un regard, d’une attention de sa part ». Il n’en sera rien.

Absent des tapis rouge cannois depuis la fin des années 1990, celui qui reste l’Edward de Vivian dans Pretty Woman renoue ce soir avec les médias après une pause forcée dans sa carrière.

Mis à l’écart des studios suite à de virulentes critiques envers le régime chinois, l’acteur-activiste n’a pourtant rien perdu d’un charme éblouissant les sexagénaires blondes platine de la Croisette revigorée par les nuits blanches et longues soirées.

Le casting du dernier film de Paul Schrader avec notamment Richard Gere et Uma Thurman. Photo Festival de Cannes/X

En parallèle des dernières projections du jour, le grand dîner organisé par Chopard au Beach Club du Carlton voit Nicolas Cage et Kevin Costner se retrouver, de même pour Carla Bruni et Rachida Dati, anciennes amies, toujours toutes deux groupies de Sarkozy. Chacune à sa manière.

« J’ai entendu dire que l’ancienne première dame ne mange pas ce soir. Elle prendra un grand verre d’eau chaude avec deux tranches de citron », conte, amusée, une invitée québécoise à sa voisine de table. Faux et archi-faux, Carla n’a pas bu qu’une citronnade. Mais au moins deux !

Sur la plage des Palmes, les Spritz coulent à flots et les pantalons pattes d’eph’ astiquent le parquet ensablé. Toute apprêtée dans une longue robe blanche sur laquelle est cousue le Cèdre libanais, Isabelle, actrice débutante expérimentant son premier vrai festival, vacille entre étonnement et enchantement.Sous le soleil revenu, l’originaire d’Amchit affiche fièrement une tenue...
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