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Dernières Infos - Diplomatie

Soutien nuancé à un départ de la mission de l'ONU en Irak

Une femme yazidi irakienne marche près de bâtiments détruits lors de l'attaque de 2014 par les combattants de l'État islamique (EI) et des batailles qui ont suivi, dans le village de Solagh dans la région de Sinjar, dans le nord de la province irakienne de Ninive, le 6 mai 2024. AFP / SAFIN HAMID

Plusieurs membres du Conseil de sécurité, dont la Russie et la Chine, ont soutenu jeudi la demande de l'Irak de mettre fin d'ici 2025 à la mission politique de l'ONU dans le pays, demande sur laquelle les Etats-Unis se sont montrés plus évasifs.

La semaine dernière, dans une lettre au Conseil de sécurité, le Premier ministre Mohamed Chia al-Soudani a appelé à la fin au 31 décembre 2025 de la mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (Manui), présente depuis 2003 dans son pays. L'ambassadeur irakien adjoint à l'ONU Abbas Kadhom Obaid Al-Fatlawi a répété cette demande jeudi devant le Conseil, assurant que "la mission a atteint ses objectifs".

Un constat partagé par l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia. "Les Irakiens sont prêts à assumer les responsabilités de l'avenir politique de leur pays", a-t-il déclaré. "Les problèmes qui persistent ne devraient pas être une excuse à la présence de la Manui indéfiniment". Dans le cadre du renouvellement annuel du mandat de la mission à la fin du mois, le Conseil "devrait proposer un plan" pour assurer "son retrait progressif et une transition fluide vers un retrait définitif", a renchéri l'ambassadeur chinois adjoint Geng Shuang. Alors que les missions onusiennes ne peuvent opérer qu'avec l'accord du pays hôte, la France et le Royaume-Uni ont également soutenu l'idée d'une "transition" dans le partenariat entre l'Irak et les Nations unies.

Les Etats-Unis se sont eux montrés plus évasifs. Ainsi, l'ambassadrice Linda Thomas-Greenfield, sans mentionner la demande de retrait de Baghdad, a jugé que la Manui avait "encore un rôle important à jouer". Elle a souligné en particulier l'importance de la mission dans plusieurs dossiers politiques, comme le soutien à l'organisation des élections et la promotion des droits humains, alors que l'Irak a clairement appelé le Conseil à concentrer désormais le mandat de la mission sur des questions économiques.

Dans un rapport d'évaluation commandé par le Conseil, le diplomate allemand Volker Perthes a estimé en mars que "dans sa forme actuelle", la Manui, qui comptait fin 2023 plus de 700 personnes, semblait "trop importante". Il avait ainsi appelé à transférer ses tâches aux autorités nationales compétentes et à d'autres entités de l'ONU sur place "de manière responsable, ordonnée, graduelle".

Sans commenter la demande irakienne de retrait, la cheffe de la mission de l'ONU Jeanine Hennis-Plasschaert a peint le "portrait d'un Irak différent du pays où la Manui s'est déployée il y a 20 ans". "Oui, les défis sont multiples et les institutions étatiques fragiles", a-t-elle noté, évoquant la corruption, l'impunité et des groupes armés opérant en dehors du contrôle de l'Etat. "Mais je pense qu'il est grand temps de juger le pays sur les progrès accomplis et de tourner la page des images sombres du passé irakien".

Plusieurs membres du Conseil de sécurité, dont la Russie et la Chine, ont soutenu jeudi la demande de l'Irak de mettre fin d'ici 2025 à la mission politique de l'ONU dans le pays, demande sur laquelle les Etats-Unis se sont montrés plus évasifs.

La semaine dernière, dans une lettre au Conseil de sécurité, le Premier ministre Mohamed Chia...