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Jour 3 : Quel est le point commun entre Francis Ford Coppola et Naomi Campbell ?

Cette année encore, « L’Orient-Le Jour » vous raconte les coulisses du plus grand festival de cinéma au monde. Des cancans de bistrot au tapis rouge guindé, en passant par les soirées alcoolisées. 

Jour 3 : Quel est le point commun entre Francis Ford Coppola et Naomi Campbell ?

Les acteurs Adam Driver et Nathalie Emmanuel entourent Francis Ford Coppola, le 16 mai 2024. Loic Venance/AFP

Il n’est même pas dix heures qu’elle en est à son troisième macchiato. Dans un restaurant sélect du Cap d’Antibes, Katie* réunit ses anciens poulains le temps de picorer quelques potins.

En sweat rose bonbon assorti à des talons à faire envier Margot Robbie, cette rédactrice en chef d’une célèbre publication de mode est dans le Sud comme chez elle. « Parisienne l’hiver, azuréenne l'été », la cheffe de file de l’une des rédactions les plus déphasées de France assume une exubérance solaire, synonyme d’une période révolue où les magazines étaient bibles de style.

« Je me souviendrais toujours de ma première venue à Cannes. C’était il y a tout juste une dizaine de crises existentielles et deux liftings », lance la quinquagénaire du bout de ses ongles manucurés et faux cils jamais décollés. Ex-coqueluche des tapis rouges, Katie ne s’affiche plus que rarement dans les grands événements qui l'ont révélée il y a maintenant trente ans, « par lassitude, mais aussi par dégoût d’un métier plus voyeuriste encore qu'à mes débuts ». Dans un sac vintage Dior, elle laisse son téléphone sonner et vibrer au gré de voyages où elle dit vouloir « se déconnecter d’une réalité difficile ». Loin des shootings photos épuisants et des brunches quotidiens exaspérants donc.

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De l’it-girl des nineties qu’elle était, l’habituée du Roc antibois garde un carnet d’adresses bien étoffé. Sophie Marceau, Julie Gayet, Clotilde Courau… Toutes des intimes. « Il y en a qui ont disparu avec le temps. Des comédiennes si talentueuses mais si peu bankable ! » s’étonne-t-elle. « Dommage, j’aurais bien aimé qu’on reste copines »... Dans ce milieu, l’amitié se mesure au nombre d’entrées faites au ciné. Prenez note.

Dans le monde magique de Naomi

À l’heure du déjeuner, les touristes, accrédités et autres cinéphiles – il en reste quelques-uns – s’amassent dans les cafés des plages privées. Les routes de la Croisette, constamment bloquées par les limousines et voituriers, voient alors déferler les jurés des sélections parallèles au festival. En pantalon beige, Emmanuelle Béart sirote une grenadine entre deux projections au moment ou Mina Kavani, actrice iranienne et muse d’Asghar Farhadi répond, elle, aux sollicitations de la presse intriguée.

La Croisette, ses agents, ses distributeurs et ses angoisses. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

Mais tout s'arrête quand la star des deux dernières soirées débarque par surprise au-dessus de la marée d’iPhones levés filmant son entrée dans un bar branché. « Mais oui, c’est elle ! » hurle Annelie à sa collègue en pointant du doigt la seule, l’unique – et la terrifiante – Naomi Campbell.

« Il paraît que personne ne peut l’approcher », ajoute l’adolescente en stage dans une boîte de production niçoise. Ses anciens assistants jugeront qu’il est en effet préférable de se tenir à au moins deux bons mètres de la mythique supermodel. Au risque de se prendre un Blackberry dans les dents. À Cannes comme partout ailleurs, la réputation de la mannequin précède même les claquements de ses Louboutin et Manolo. 

Naomi Campbell sur le tapis rouge du Festival de Cannes, le 15 mai 2024. Photo AFP

L’interdiction formelle de lui louer un yacht à Monaco toujours en vigueur – après en avoir ruiné deux un soir d’été 2016 –, Campbell se rabat sur des chambres dans des cinq étoiles où « on prépare mentalement le staff pour répondre à ses attentes et exigences », explique une responsable de communication hôtelière, bien informée des caprices de la diva britannique.

Coppola, le testament ?

Autre ambiance mais même registre : c’est devant les marches la menant à la tant attendue avant-première de  Megalopolis  de Francis Ford Coppola que la chanteuse Yseult se pavane devant les photographes, à quelques minutes près d’une Carole Bouquet que le public acclame, applaudit, chahute.

À l’occasion du retour du « parrain » du 7e art américain, c’est les grands noms de cette quinzaine qui se sont déplacés pour découvrir un long-métrage aussi attendu que la énième réunion des Destiny’s Child et des Spice Girls réunis.

Carole Bouquet, invitée de la montée des marches. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

De Greta Gerwig, reine adorée de cette édition, à Zaho de Sagazan, princesse de la nouvelle vague pop tricolore, on s'apprête à applaudir le maestro, 45 ans après sa Palme d’or pour Apocalypse Now.

Vingt-quatre heures plus tôt, la direction du festival envoyait un sérieux avertissement sous forme d’embargo aux journalistes présents sur place. Interdiction formelle de sortir un quelconque article, interview ou synopsis avant la fin de cette première projection en présence du réalisateur. Demande du chef.

Entourée de certains de ses acteurs principaux, Coppola fait revivre le vieil Hollywood, celui que l’on croyait disparu avec Liz Taylor et similaires icônes tant paparazzées. Ignorant royalement le parterre de fans lui réclamant photo ou autographe, c’est entre Adam Driver, Aubrey Plaza et Shia Laboeuf que le cinéaste reçoit, chapeau de paille sur la tête, une très longue ovation à sa gloire. Seul ombre au tableau : la notable absence de Zendaya, fatiguée, lassée ou occupée ? Chacun ses pronostics au royaume des ragots fous.

Habitué de Cannes, Adam Driver figure au casting du dernier Coppola. Photo Téa Ziadé/L’Orient-Le Jour

« Il avait l’air assez fatigué », raconte Katie, assise trois rangs derrière un Richard Gere qu’elle a tenté d’approcher, en vain. « Coppola, il a quand même un petit côté Naomi, non ? » s’interroge-t-elle devant deux Américains perplexes, la pensant alcoolisée. « Les deux se savent adulés, se rendent plus inaccessibles. Et tant mieux ! N’approchons pas nos étoiles, il nous en reste si peu ! » 

Il n’est même pas dix heures qu’elle en est à son troisième macchiato. Dans un restaurant sélect du Cap d’Antibes, Katie* réunit ses anciens poulains le temps de picorer quelques potins. En sweat rose bonbon assorti à des talons à faire envier Margot Robbie, cette rédactrice en chef d’une célèbre publication de mode est dans le Sud comme chez elle. « Parisienne l’hiver,...
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