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Dernières Infos - Ukraine

Moscou revendique des avancées sur deux fronts en pleine visite de Blinken à Kiev

Un homme en peignoir (C) marche alors que des personnes s'affairent à sécuriser la zone sur le site d'un immeuble d'appartements qui s'est partiellement effondré après avoir été endommagé par une frappe ukrainienne à Belgorod, le 12 mai 2024. AFP / STRINGER

La Russie a revendiqué mercredi la prise de deux villages dans le nord-est de l'Ukraine, ainsi que d'une localité symbolique dans le sud, en pleine visite à Kiev du chef de la diplomatie américaine, qui a souligné que c'était aux Ukrainiens de décider s'ils frappent le territoire russe.

« Nous n'avons pas encouragé ou favorisé les frappes hors d'Ukraine mais, au final, c'est à l'Ukraine de prendre ses décisions sur la manière dont elle mène cette guerre », a lancé Antony Blinken, alors que Moscou a mis en garde les Occidentaux contre toute attaque sur le territoire russe à l'aide d'armes de leur fabrication.

Le secrétaire d'Etat américain a en outre annoncé le déblocage d'une aide pour renforcer les capacités de défense ukrainiennes d'un montant de deux milliards de dollars. Celle-ci provient de l'enveloppe de 60 milliards de dollars récemment approuvée aux Etats-Unis par le Congrès après des mois d'obstruction de la part des républicains.

Le ministère russe de la Défense a fait état de la conquête de deux localités quelques heures après que les Ukrainiens eurent admis avoir cédé du terrain dans la région de Kharkiv (nord-est), où Moscou a déclenché une offensive surprise le 10 mai. L'armée russe a affirmé dans un communiqué avoir « libéré les localités de Glibokié et de Loukiantsi dans la région de Kharkiv » et avoir « également progressé en profondeur dans les défenses ennemies ».

Cette attaque par le nord, près de la frontière, a pris de court des forces ukrainiennes affaiblies par le manque d'armes, de munitions et d'hommes après plus de deux ans de guerre et des mois de couacs chez les Occidentaux s'agissant de l'aide à apporter à l'allié ukrainien. Au moins deux personnes ont par ailleurs péri à la suite d'un tir de missile russe sur Dnipro, une grande ville du centre-est de l'Ukraine, a déploré le gouverneur de la région de Dnipropetrovsk, faisant état d' »infrastructures endommagées ». Un bombardement a également visé Mykolaïv, dans le sud, faisant au moins cinq blessés.

Repli

Dans le nord-est, l'armée russe s'est rapidement emparée de plusieurs villages ces derniers jours, après une longue campagne de bombardements massive. « Environ 8.000 personnes », pour la plupart « des femmes, des personnes âgées, des personnes à mobilité réduite, des personnes handicapées et des enfants », ont été évacuées des localités touchées par les combats qui se déroulent à une trentaine de kilomètres de Kharkiv, la capitale éponyme de la région et deuxième plus grande ville d'Ukraine, selon les secours.

Avant l'annonce russe de la prise de nouveaux villages, l'armée ukrainienne avait dit avoir procédé au repli de ses troupes dans « certains endroits des zones de Loukiantsi et de Vovtchansk, en raison des tirs et des actions d'assaut de l'ennemi ». « Des manœuvres ont été effectuées pour sauver la vie de nos soldats, les unités ont été déplacées vers des positions plus avantageuses », a déclaré le porte-parole des forces dans la région, Nazar Volochine.

Pour contrer les assaut russes, « des forces supplémentaires sont déployées, des réserves sont disponibles », a assuré le porte-parole de Volodymyr Zelensky, à l'issue d'une réunion avec le commandant en chef de l'armée ukrainienne, Oleksandre Syrsky. Dans ce contexte, le président a annulé tous ses déplacements à l'étranger « des prochains jours », a souligné son porte-parole Serguiï Nykyforov. Mardi, M. Zelensky avait exhorté les Occidentaux à accélérer les fournitures d'armes, après une rencontre avec M. Blinken.

L'ennemi est dans les rues

Selon la chaîne Telegram DeepState, proche des forces ukrainiennes, les Russes sont parvenus à occuper une bande d'environ 80 km2 autour de Loukiantsi et une autre de 53 km2 vers Vovtchansk. Selon Oleksiï Kharkivsky, le chef de la police de cette ville de quelque 18.000 habitants avant-guerre, des combats y sont en cours. « La situation est extrêmement difficile. L'ennemi prend position dans les rues ».

Certains analystes militaires estiment que Moscou pourrait ainsi forcer l'Ukraine à détourner ses troupes d'autres zones de la ligne de front, notamment dans l'est comme autour de la cité stratégique de Tchassiv Iar, dans la région de Donetsk, où les soldats russes progressent également. « Les régions de Donetsk et de Kharkiv sont celles où les choses sont les plus difficiles actuellement », a constaté M. Zelensky mardi soir.

Le chef de la diplomatie américaine a pour sa part assuré le même jour que l'aide militaire américaine était « en route », promettant qu'elle « fera une réelle différence sur le champ de bataille ». La lenteur de l'aide européenne et l'arrêt pendant des mois de celles des Etats-Unis, lié à des dissensions politiques américaines, ont placé l'Ukraine dans une position difficile, ce pays manquant d'hommes et de munitions au moment même où la Russie, forte d'une économie de guerre, reprenait fin 2023 l'initiative sur le terrain.

Les autorités ukrainiennes assurent que Kharkiv n'est pas menacée par un assaut terrestre. Mais cette ville fait l'objet depuis des semaines de bombardements russes dévastateurs, en particulier pour son réseau énergétique. Une frappe mardi y a encore fait au moins 20 blessés, après qu'une bombe aérienne guidée a touché un immeuble d'habitation. De son côté, la Russie a affirmé mercredi avoir neutralisé une vingtaine de drones ukrainiens dont certaines cibles étaient situées à un millier de kilomètres de la frontière avec l'Ukraine.

La Russie a revendiqué mercredi la prise de deux villages dans le nord-est de l'Ukraine, ainsi que d'une localité symbolique dans le sud, en pleine visite à Kiev du chef de la diplomatie américaine, qui a souligné que c'était aux Ukrainiens de décider s'ils frappent le territoire russe.« Nous n'avons pas encouragé ou favorisé les frappes hors d'Ukraine mais, au...