Samy Gemayel appelle Nasrallah à "ouvrir les frontières terrestres" vers la Syrie

« Ouvrez les frontières terrestres » pour permettre aux Syriens de rentrer chez eux, « c'est plus facile que d'ouvrir la mer », a déclaré mardi soir le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, en réponse aux déclarations lundi par le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui appelait le Liban à ouvrir ses frontières maritimes aux Syriens souhaitant se rendre en Europe.

« Nous disons à Nasrallah d'ouvrir les frontières terrestres pour que les Syriens retournent en Syrie, car les frontières terrestres sont sous son contrôle. Il contrôle les passages clandestins et il contrôle le gouvernement », a lancé M. Gemayel lors d'un entretien sur la chaîne locale MTV. Et d’ajouter : « Le gouvernement est composé du Hezbollah et de ses alliés (…) donc la décision du gouvernement est entre les mains du Hezbollah. Il peut fermer les frontières aux Syriens qui entrent au Liban et les ouvrir pour le retour des Syriens dans leur pays et, à mon avis, c'est plus facile que d'ouvrir la mer ».  

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Samy Gemayel a également appelé au rapatriement des réfugiés syriens, une question qu’il qualifie de « vitale pour le Liban, son avenir, et celui des génération futures ». « Nous voulons des résultats tangibles et rien ne peut empêcher aujourd'hui de résoudre ce problème, car il y a un consensus au Liban selon lequel les réfugiés sont devenus des migrants économiques qui doivent retourner dans leur pays. », a-t-il déclaré. « Il y a des lois régissant la question des réfugiés qui doivent être appliquées car, si elles sont appliquées, 80 % des Syriens retourneront en Syrie. Pourquoi ne pas appliquer les lois ? La question doit être adressée (au Premier ministre sortant Nagib) Mikati et au gouvernement », a-t-il ajouté.

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M. Gemayel, député du Metn, a également réagi aux déclarations de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui, lors d'une visite à Beyrouth le 2 mai, a annoncé une aide d'un milliard d'euros pour le Liban en crise, et exhorté les responsables à s'attaquer à l'immigration illégale vers l'Union européenne (UE). Plusieurs forces politiques locales ont critiqué cette aide, estimant qu’elle vise à implanter les Syriens au Liban. «Quelles en sont les conditions ? Aucun de nous n'a vu le texte, et nous devons connaître les obligations de l'État en échange du milliard d'euros avant de l'accepter », a-t-il avancé. Une séance parlementaire était consacrée mercredi au sujet des réfugiés et migrants syriens.

Le leader chrétien a également commenté la conférence de Bruxelles, prévue le 27 mai sur la Syrie - à laquelle M. Mikati a décidé de ne pas se rendre. Pour le parlementaire, « c'est une preuve que le Hezbollah et le régime syrien contrôlent les décisions du gouvernement libanais, et c'est pourquoi le gouvernement n'applique pas les lois et ne renvoie pas les Syriens dans leur pays, car le régime syrien veut les maintenir au Liban ».