Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian lors d'une conférence de presse à Athènes, en Grèce, le 27 février 2024. Photo AFP / Aris MESSINIS
Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a appelé jeudi ses concitoyens à débattre de la possibilité de rejoindre l'Union européenne, cette ex-république soviétique du Caucase s'éloignant toujours davantage de l'orbite de la Russie. L'invasion russe de l'Ukraine a donné un nouvel élan à l'élargissement de l'UE, qui a ouvert des négociations d'adhésion avec Kiev et la Moldavie et accordé un statut de candidat à la Géorgie. De son côté, l'Arménie multiplie les pas vers l'Occident en accusant la Russie, son alliée traditionnelle, de l'avoir abandonnée face à son puissant rival azerbaïdjanais.
Nikol Pachinian a poursuivi sur cette lancée en affirmant jeudi que la possibilité de rejoindre l'UE devait « devenir un sujet largement discuté dans la société ». Le Parlement européen a adopté cette semaine une résolution appelant à resserrer les liens entre l'UE et l'Arménie. « Il s'agit d'une nouvelle opportunité de discuter de notre vision de l'avenir de l'Arménie », a déclaré Nikol Pachinian lors d'une réunion gouvernementale. Son gouvernement « a la volonté politique de travailler à un renforcement maximal des liens entre l'Arménie et l'UE », a-t-il assuré.
L'hypothèse d'une adhésion a été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois par des responsables arméniens dont le chef de la diplomatie Ararat Mirzoïan.
Parallèlement, les relations d'Erevan avec Moscou tournent à l'aigre depuis la reprise militaire en septembre 2023 par l'Azerbaïdjan de l'enclave séparatiste du Haut-Karabakh, jusqu'alors majoritairement peuplée d'Arméniens. Nikol Pachinian, qui reproche à la Russie de n'avoir rien fait pour empêcher cette offensive éclair, a annoncé fin février que son pays gelait « en pratique » sa participation à une alliance militaire avec ce pays, l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC). Mercredi, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a prévenu que si l'Arménie en claquait la porte, cela causerait un « dégât irréparable » aux liens entre les deux pays. La semaine dernière, l'Arménie a aussi annoncé qu'elle n'avait plus besoin des garde-frontières russes jusque-là déployés à l'aéroport international de sa capitale.
Sa récente adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) a également attisé les tensions avec Moscou, Erevan étant désormais tenu d'arrêter le président russe Vladimir Poutine, visé par un mandat d'arrêt, s'il venait à se rendre dans le pays.
Les plus commentés
La Ligue arabe nuance sa position au sujet du Hezbollah
Ce que l'on sait du réseau de tunnels présumé du Hezbollah
La République des pompiers pyromanes