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La torture est une « politique délibérée » des Russes en Ukraine, dit une experte de l'ONU


La torture est une « politique délibérée » des Russes en Ukraine, dit une experte de l'ONU

De la fumée s'élève lors d'un bombardement russe près de la ville de Bakhmout dans la région de Donetsk, en Ukraine, le 8 mars 2024. REUTERS/Oleksandr Ratushniak

Les forces armées russes et leurs supplétifs recourent de manière systématique à la torture dans les territoires occupés de l'Ukraine, devenue ainsi une « politique délibérée », a déclaré vendredi une experte des Nations unies.

« Le nombre d'accusations crédibles de torture et d'autres formes de traitements ou châtiments cruels, inhumains ou humiliants » indique que « la torture est un élément de la politique de guerre de la Russie », a déclaré Alice Jill Edwards, rapporteure spéciale de l'ONU sur la torture.

« Ces crimes graves ne semblent pas être le fruit du hasard ou d'un accident », a dit, devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, l'experte qui s'était rendue en Ukraine en septembre.

Elle a précisé aux journalistes avoir appris auprès des procureurs ukrainiens l'ouverture d'environ 103.000 dossiers liés à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, et que 90% d'entre eux étaient enregistrés comme des cas de torture.

Mme Edwards, qui a dit avoir examiné elle-même des dizaines d'affaires d'exactions présumées commises par les forces russes et leurs alliés, a déclaré qu'il y avait manifestement « une intention et un but dans la pratique de la torture qui ne peuvent être décrits comme un comportement aberrant ou un comportement ad hoc ».

Dans un rapport rédigé à la suite de sa visite, Alice Jill Edwards a établi que « la torture a été pratiquée de manière organisée et systématique » et que les mêmes pratiques auraient été mises en oeuvre dans différentes régions occupées. Ses conclusions, a-t-elle déclaré au Conseil, indiquent « une autorisation directe et une politique délibérée ».

Mme Edwards et les autres rapporteurs sépciaux sont des experts indépendants missionnés par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, mais ne s'expriment pas au nom des Nations unies.

Vendredi, elle a appelé Moscou à « émette une directive forte et sans équivoque [...] indiquant que la torture n'est jamais admissible et qu'elle sera punie ».

Mme Edwards, qui n'a pas été autorisée à se rendre en Russie, a également exhorté ce pays à « ouvrir des enquêtes sur ces accusations, et autoriser des inspecteurs internationaux à se rendre sur tous les lieux de privation de liberté et à observer les procédures pénales ».

Elle a par ailleurs affirmé que « les autorités ukrainiennes font des efforts sincères pour traiter les prisonniers de guerre avec respect ».

Son rapport a toutefois soulevé plusieurs préoccupations concernant les conditions de détention dans un établissement pénitentiaire à Lviv (ouest de l'Ukraine), avec la détention de ressortissants ukrainiens accusés de collaborer avec les Russes.

Elle a reçu « plusieurs accusations de traitements abusifs de la part de fonctionnaires ukrainiens », principalement en rapport avec la capture, l'arrestation et le transit de prisonniers.

« J'appelle les autorités ukrainiennes à enquêter rapidement sur ces accusation, à renforcer la formation et les mesures disciplinaires et autres mesures préventives, et à garantir la protection de tous les droits légaux de tous les plaignants et détenus », a-t-elle déclaré.

Les forces armées russes et leurs supplétifs recourent de manière systématique à la torture dans les territoires occupés de l'Ukraine, devenue ainsi une « politique délibérée », a déclaré vendredi une experte des Nations unies.« Le nombre d'accusations crédibles de torture et d'autres formes de traitements ou châtiments cruels, inhumains ou humiliants » indique que « la torture...