Bombardements en Ukraine : les habitants de Belgorod invités à évacuer par les autorités russes

Face à l'escalade des bombardements ukrainiens, les autorités de Belgorod, une région russe frontalière de l'Ukraine, ont conseillé aux résidents d'évacuer vers des villes plus éloignées de la ligne de front. Cette mesure exceptionnelle intervient alors que le gouverneur Viatcheslav Gladkov a souligné sur Telegram que des transports vers Stary Oskol et Goubkine étaient prêts à accueillir les habitants "dans des conditions très confortables, dans des chambres chaudes et sûres". Les familles seront logées "aussi longtemps que nécessaire", a-t-il ajouté.

Le Kremlin, qui a longtemps maintenu que le conflit avec l'Ukraine ne touchait pas directement la vie des citoyens russes, fait face à une réalité différente avec cette annonce. En effet, la décision d'évacuation vient après la tragédie du 30 décembre où 25 civils ont perdu la vie dans une attaque, marquant le bilan civil le plus grave en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février 2022.

Les tensions se sont intensifiées aux environs du Nouvel An, et en réaction aux frappes sur Belgorod, le président russe Vladimir Poutine a promis de renforcer les attaques militaires sur l'Ukraine. Dans la nuit de jeudi à vendredi, la Russie a lancé une offensive avec 29 drones Shahed, dont 21 auraient été abattus par l'armée de l'air ukrainienne.

Pour tenter de prévenir les dangers des bombardements, la ville de Belgorod a ordonné pour la première fois à ses citoyens de renforcer leurs fenêtres. Les autorités régionales ont également décalé la rentrée scolaire du 9 au 19 janvier. Toutefois, il n'y a pas eu de confirmation, à ce stade, par l'Ukraine de l'utilisation de missiles nord-coréens par la Russie, malgré les accusations des États-Unis.

En parallèle, Kiev appelle ses habitants à la prudence pour la célébration de l'Épiphanie, tandis qu'à Kherson, quatre blessés ont été rapportés suite à une attaque russe. Le ministère russe de la Défense a aussi évoqué avoir déjoué une tentative d'attaque sur la Crimée, attribuée à l'Ukraine.

Cet échange d'hostilités entre les deux pays survient dans un contexte où les soupçons de coopération entre la Russie et la Corée du Nord se renforcent, ces derniers ayant déjà eu des approvisionnements en munitions suspectés et même une rencontre entre Kim Jong Un et Vladimir Poutine en septembre 2023.