Aide humanitaire en Syrie : Paris "déplore" le veto russe

La France a "déploré" mercredi le veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU contre le mécanisme d'aide humanitaire transfrontalier vers la Syrie, estimant qu'il confirmait "l'isolement croissant" de Moscou.

Ce veto ferme, au moins temporairement, une voie de passage vitale pour des millions d'habitants de zones rebelles du pays. "La France déplore le veto russe à cette résolution. Cette attitude confirme l'isolement croissant de la Russie dans toutes les instances internationales", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre. "L'aide humanitaire transfrontalière demeure vitale pour des millions de Syriens", a-t-elle ajouté. "Il n'y a pas aujourd'hui d'alternative pour porter assistance à plus de 4,5 millions de personnes". 

La France "soutient donc la poursuite de ce mécanisme transfrontalier" et "appelle l'ensemble des membres du Conseil de sécurité des Nations unies à faire preuve de responsabilités", dans ce dossier.

Les 15 membres du Conseil tentaient depuis des jours de trouver un compromis pour prolonger ce mécanisme, qui permet d'acheminer depuis la Turquie, en passant par le poste frontière de Bal al-Hawa et sans autorisation de Damas, nourriture, eau ou médicaments aux habitants du nord-ouest de la Syrie.

Après les séismes de février, l'ONU, les organisations humanitaires et une majorité de membres du Conseil réclamaient une prolongation d'au moins un an. La Suisse et le Brésil, en charge de ce dossier, ont finalement proposé un compromis de neuf mois auquel la Russie, un allié clé de Damas, a opposé mardi son veto, empêchant son adoption malgré 13 voix en faveur, et une abstention (Chine).