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Après une polémique, le gouvernement promet d'interdire les manifestations d'ultradroite


Après une polémique, le gouvernement promet d'interdire les manifestations d'ultradroite

Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin à Paris, le 9 mai 2023. Photo Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Le gouvernement français a promis mardi d'interdire les manifestations d''ultradroite après avoir été durement critiqué pour avoir laissé des militants de cette mouvance défiler samedi dans les rues de Paris.

Quelque 500 manifestants avaient marché dans un quartier huppé de la capitale, habillés de noir et le visage souvent masqué, exhibant des croix celtiques et scandant un slogan d'un groupuscule d'extrême droite aujourd'hui dissous. La préfecture de police, qui dépend du ministère de l'Intérieur, avait choisi de ne pas interdire cette manifestation, suscitant de virulentes critiques de la gauche qui a accusé les autorités d'une mansuétude coupable à l'égard de l'ultradroite.

Dans un premier temps, mardi, la Première ministre Elisabeth Borne a jugé "choquantes" les images du cortège mais a assuré qu'"il n'y avait pas de motif pour interdire cette manifestation". Face à la polémique, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est toutefois allé plus loin en s'engageant à interdire toute manifestation future de cette mouvance. "J'ai donné comme instruction aux préfets" lorsque "tout militant d'ultradroite ou d'extrême droite ou toute association ou collectif, à Paris comme partout sur le territoire, déposera des (déclarations de) manifestations" qu'ils prennent "des arrêtés d'interdiction", a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale.

Le sénateur socialiste de Paris David Assouline l'avait auparavant interpellé directement, jugeant "inadmissible d'avoir laissé 500 néo-nazis et fascistes parader au coeur de Paris". Le cortège avait également choqué la cheffe de file des députés d'extrême droite du Rassemblement national Marine Le Pen. "Ces provocations ne peuvent pas être tolérées. C'est inadmissible", a déclaré mardi la finaliste de la dernière présidentielle sur l'antenne de Sud Radio.

Les partis de gauche n'ont par ailleurs pas manqué de relever que des mesures d'interdiction avaient récemment visé des rassemblements d'opposants au chef de l'Etat, qui accompagnent ses déplacements par des concerts de casseroles pour protester contre la récente et très contestée réforme des retraites. "Les casseroles sont manifestement plus dangereuses que les bruits de bottes...", a ironisé sur Twitter le porte-parole du parti communiste français Ian Brossat. Dans un long communiqué, la préfecture de police de Paris a défendu lundi l'absence d'interdiction en soulignant que cette manifestation n'avait, au cours des années précédentes, occasionné "aucun débordement ou trouble à l'ordre public".

En janvier, les autorités avaient interdit une marche aux flambeaux organisée à Paris par des groupuscules d'ultradroite mais cette décision avait été annulée par les tribunaux administratifs. Devant les députés, M. Darmanin a affirmé assumer le risque juridique lié aux futures interdictions. "Nous laisserons les tribunaux juger de savoir si la jurisprudence permettra de tenir ces manifestations", a-t-il indiqué.

Très fragmentée, la mouvance de l'ultradroite compterait en France quelque 1.500 militants, selon les autorités. Début janvier, cinq affaires en lien avec cette idéologie faisaient l'objet d'enquêtes ouvertes au pôle antiterroriste de Paris.

Le gouvernement français a promis mardi d'interdire les manifestations d''ultradroite après avoir été durement critiqué pour avoir laissé des militants de cette mouvance défiler samedi dans les rues de Paris.
Quelque 500 manifestants avaient marché dans un quartier huppé de la capitale, habillés de noir et le visage souvent masqué, exhibant des croix celtiques et scandant un slogan...