Routes bloquées à Tripoli et à Saïda

Des manifestants ont coupé lundi matin les accès à la place el-Nour de Tripoli au Liban-Nord afin de dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie dans un pays miné par une grave crise socio-économique et financière. Des protestataires ont également bloqué la circulation au niveau de la place de l’Étoile à Saïda (Liban-Sud) pour les mêmes raisons, après qu'un sit-in ait été réprimé par l'armée libanaise plus tôt dans la matinée.

Selon notre correspondant Michel Hallak, les protestataires de Tripoli ont bloqué la circulation à l'aide de pneus enflammés et de bennes à ordures. Ils ont appelé les Libanais à manifester à travers le territoire contre les conditions de vie déplorables dans lesquelles ils vivent. 

Au Liban-Sud, une dizaine de manifestants qui tentaient de bloquer la route au niveau du rond-point Élia à Saïda à l'aide de pneus en feu, ont été réprimés par l'armée libanaise, rapporte notre correspondant dans la région Mountasser Abdallah. Deux manifestantes ont par la suite brièvement bloqué la route en face du siège local d’Électricité du Liban à l'aide de bennes à ordures. "Où sont les manifestants ? Ils doivent penser à l'avenir de leurs enfants et manifester à nouveau", a confié une manifestante à L'Orient-Le Jour, déplorant le fait que les Libanais n'agissent pas alors que l'effondrement pluridimensionnel du pays s'aggrave. Des protestataires sont par la suite parvenus à bloquer la circulation au niveau de la place de l’Étoile à Saïda. L'armée libanaise a rouvert la route vers midi.

Le Liban est frappé depuis plus de deux ans par la pire crise économique et financière de son histoire contemporaine, qui a poussé près de 80% de sa population sous le seuil de pauvreté. Les Libanais ont vu leurs salaires s'effondrer au vu de la dépréciation de la livre libanaise qui s'échangeait à plus de 22.000 LL lundi contre un billet vert, alors que son taux officiel demeure fixé à 1505,7 LL.