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Politique - Gouvernement

Retour aux vieilles barricades

Le CPL reproche à Hariri d’« inventer » des dangers.

Retour aux vieilles barricades

Le dernier entretien Aoun-Hariri remonte au 9 décembre. Il est peu probable que les deux hommes se revoient avant l’arrivée d’Emmanuel Macron, le 22 décembre. Photo Dalati et Nohra

La tempête politique soulevée par la décision du premier juge d’instruction près la Cour de justice, Fadi Sawan, d’inculper dans l’affaire de l’explosion du port le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab et trois anciens ministres dont deux proches du mouvement Amal, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, et un troisième, Youssef Fenianos, proche des Marada, s’est quelque peu tassée hier.

La guerre des déclarations, des communiqués et des articles de presse qui ont émaillé les derniers jours s’est également calmée hier, se limitant à quelques tweets de part et d’autre. Ses effets sont cependant loin de s’être résorbés. Le blocage au niveau de la formation du gouvernement reste ainsi total. Le Premier ministre désigné, Saad Hariri, boude toujours la présidence de la République, accusée dimanche par son groupe parlementaire d’empêcher tout progrès au niveau de la mise en place d’une nouvelle équipe ministérielle et de se poser en obstacle devant un gouvernement composé de spécialistes capables de proposer des solutions à la crise sans précédent qui accable le Liban.

Le groupe parlementaire du chef de l’État estime cependant que le problème se pose au niveau de la Maison du Centre. Le groupe aouniste qui a tenu hier sa réunion hebdomadaire virtuelle sous la présidence de son chef, Gebran Bassil, a accusé le Premier ministre désigné d’« inventer des dangers » qui pèseraient sur la fonction de la présidence du Conseil. Il lui a aussi reproché « une escalade dans les prises de position qui risque de retarder la formation du gouvernement ». Un gouvernement que le groupe parlementaire aouniste voit comme étant « réformateur et productif ». Le groupe du CPL s’est cependant gardé d’aborder le principal sujet de querelle entre lui et Saad Hariri : la nature de la nouvelle équipe ministérielle. Ce dernier reste toujours attaché à un cabinet composé d’experts non politiques qu’il choisirait en coordination avec le chef de l’État, alors que le CPL et le tandem chiite insistent pour choisir eux-mêmes leurs ministres.

Ce nouveau blocage a fait dire hier au président de la Chambre Nabih Berry qu’il ne restait « plus qu’à attendre le président français » Emmanuel Macron, dont la visite à Beyrouth est prévue le 22 décembre, pour voir s’il pourrait contribuer à un dénouement. M. Berry, qui était cité par notre confrère arabophone al-Joumhouriya, juge que « la situation n’est pas du tout rassurante ».

Tout aussi pessimiste quant à un dénouement heureux dans un proche avenir, le chef druze Walid Joumblatt ne fait pas assumer à Saad Hariri la responsabilité du blocage, même s’il qualifie de « tièdes » ses rapports avec lui, concentrant ses critiques sur la présidence de la République et le CPL. « Le pays s’effondre et ils s’amusent avec les listes » de ministrables, s’est-il révolté dans une interview lundi soir à la chaîne al-Hurra.

Walid Joumblatt a vivement critiqué le régime, qualifiant de « catastrophique » le mandat du président Aoun « qui doit réaliser qu’il a échoué ». « C’est lui-même qui a dit que nous serons en enfer. Mais nous en sortirons si jamais un gouvernement est formé et si les intentions sont bonnes », a-t-il espéré.

La tempête politique soulevée par la décision du premier juge d’instruction près la Cour de justice, Fadi Sawan, d’inculper dans l’affaire de l’explosion du port le Premier ministre démissionnaire Hassane Diab et trois anciens ministres dont deux proches du mouvement Amal, Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter, et un troisième, Youssef Fenianos, proche des Marada, s’est quelque peu...
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