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À La Une - Liban

Campagne de boycott contre la participation de Bassil au forum de Davos

"Gebran Bassil est un ministre illégitime dont le peuple libanais réclame la démission depuis presque cent jours", souligne un communiqué publié par des activistes et partagé sur les réseaux sociaux. 

Le chef du Courant patriotique libre et ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, le 26 novembre 2019 à Budapest. Photo d'archives AFP / Attila KISBENEDEK

Une campagne a été lancée dimanche sur les réseaux sociaux, appelant les Libanais à dénoncer la participation du ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, au Forum économique de Davos, estimant que celui-ci est "un ministre illégitime". 

Gebran Bassil est attendu au Forum économique, événement annuel qui rassemble chaque année en Suisse chefs d’États et d'entreprises, alors que le Liban connaît depuis plus de trois mois un mouvement de contestation sans précédent contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence. Cette révolte populaire cible particulièrement le chef de la diplomatie. Le Forum doit s'ouvrir mardi. 

Dans un sondage partagé par de nombreux activistes, 75% des Libanais sont "contre" la présence de Gebran Bassil à Davos en tant que représentant du Liban. 


Des appels ont par ailleurs été lancés pour inviter les Libanais à "tweeter ou commenter sur les plateformes en ligne du Forum leur rejet et leur dégoût de voir M. Bassil accueilli comme représentant du Liban". Cet appel est accompagné de plusieurs arguments visant à discréditer le chef du Courant patriotique libre (CPL). "Gebran Bassil est un ministre illégitime dont le peuple libanais réclame la démission depuis presque cent jours. Des millions de personnes sont descendues dans la rue pour rejeter Bassil, sa corruption et ses alliances qui ont blessé le pays", commence le texte partagé notamment sur la page "Daleel Thawra". 

"L'année dernière, M. Bassil a déclaré en toute confiance, lors d'un entretien sur CNN donné à Davos, qu'il peut apprendre aux États-Unis et au Royaume Uni à +gérer leur pays en l'absence d'un budget+, alors que le Liban traverse la pire crise économique et financière depuis des décennies", dénonce notamment le texte.  "Des dizaines de milliers de Libanais vivent sous le seuil de pauvreté et de nombreuses familles doivent passer l'hiver sans chauffage, alors que M. Bassil voyagera dans un jet privé payé par le ministère des Affaires étrangères pour participer au Forum, et que les deniers publics sont volés et gaspillés quotidiennement" au Liban, ajoute le communiqué. Concernant la corruption, le texte rappelle que "des dizaines de poursuites judiciaires ont été engagées contre Gebran Bassil pour corruption et détournement de fonds publics". 

Selon la Banque mondiale, un tiers de la population libanaise vit sous le seuil de pauvreté et les habitants pourraient sombrer dans l'indigence avec la crise. Par ailleurs, dans le dernier rapport de Transparency International (TI) publié en janvier 2019, le Liban occupe le 138e rang sur 180 pays au classement 2018 de l’indice de perception de la corruption, avec un score de 28 points sur 100, le même depuis quatre ans.



(Pour mémoire : Pourquoi Bassil est-il la cible n° 1 des mécontents ?)



Répression, taxe et électricité
Les activistes ajoutent en outre que le CPL et ses alliés "ont soutenu les attaques brutales (lancées par les forces de l'ordre, ndlr) contre des manifestants non-armés et pacifiques" et que des contestataires ont été "sauvagement battus lors de leur garde à vue, en violation flagrante des lois internationales en matière de droits de l'homme". 

Au cours du week-end écoulé, la répression des manifestations a fait des centaines de blessés,  certains très gravement, notamment en raison de l'utilisation de balles en caoutchouc par les agents de la brigade antiémeute. 

Le texte considère par ailleurs que le mandat de M. Bassil "manque de légitimité". "En tant que ministre et président d'un des partis les plus importants, il n'a montré aucune volonté de mettre en place des réformes, bien au contraire". Le communiqué condamne notamment l'imposition "injustifiable" d'une taxe de 2% sur les importations en provenance de l'Union européenne, qui a porté un coup à l'accord commercial entre Beyrouth et l'UE, désormais suspendu. "Pendant les douze dernières années, le parti de Gebran Bassil a été en charge du portefeuille de l’Énergie", et donc de la gestion du secteur de l'électricité, un secteur qui contribue à hauteur de 40% à la dette de l’État, "alors que l'approvisionnement s'est graduellement réduit, avec une augmentation drastique des coupures de courant au cours de l'année écoulée.

En conclusion, Gebran Bassil "ne devrait pas parler au nom des Libanais" à Davos, souligne le texte. "Il ne faut pas lui donner une plateforme légitime lui permettant de consolider son pouvoir et de parler au nom d'une nation qui l'a rejeté et l'accuse de corruption". Et d'appeler le Forum économique mondial à "reconsidérer l'invitation" du ministre sortant. 



"Un pyromane à une réunion de lutte contre les incendies"
Plusieurs militants ont en outre ironisé sur le fait que M. Bassil est invité, à Davos, à participer jeudi à une conférence sur "Le retour des soulèvements dans les pays arabes". Selon la description de l'événement dans le programme du Forum, le panel devra discuter de la façon dont "le nouveau réveil" des populations du monde arabe pourra "se traduire dans un plan de route concret permettant d'amener des changements positifs et d'éviter les obstacles".

"Inviter Gebran Bassil à s'exprimer sur les soulèvements dans le monde arabe, c'est comme inviter un pyromane à un panel sur la lutte contre les incendies", a critiqué l'internaute Moustapha Hamaoui. Et de souligner : "On sait maintenant qu'aucun gouvernement ne sera formé jusqu'à ce que son excellence rentre de Davos".


Pour mémoire
Ces petites phrases de Gebran Bassil qui ont engendré des polémiques

Une campagne a été lancée dimanche sur les réseaux sociaux, appelant les Libanais à dénoncer la participation du ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, au Forum économique de Davos, estimant que celui-ci est "un ministre illégitime". Gebran Bassil est attendu au Forum économique, événement annuel qui rassemble chaque année en Suisse chefs d’États et...

commentaires (30)

J'ai signe la pétition sur WhatsApp contre Bassil

Eleni Caridopoulou

16 h 49, le 21 janvier 2020

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Commentaires (30)

  • J'ai signe la pétition sur WhatsApp contre Bassil

    Eleni Caridopoulou

    16 h 49, le 21 janvier 2020

  • J'ai signe la pétition sur WhatsApp contre Bassil

    Eleni Caridopoulou

    16 h 23, le 21 janvier 2020

  • Le peuple Libanais est interdit de toucher son propre argent depose dans les banques tans dis que Gebran Bassil effectue un voyage totalement deplace a Davos en utilisant l'argent des contribuables !!

    EL KHALIL ABDALLAH

    16 h 19, le 21 janvier 2020

  • Je pensais que davos était pour l'économie et les finances pas pour les affaires étrangèrement comiques!? Si c'est pour prétendre parler au nom des libanais malgré eux pourquoi donc ne pas envoyer notre fantomas local et caïd du hezbollah?

    Wlek Sanferlou

    13 h 49, le 21 janvier 2020

  • Ce sont des ministres de pays prosperes qui vont a Davos,pas de pays en faillite du fait de l incurie de leurs dirigeants.....imagine t on Maduro a Davos ? Qu il aille donc en Suisse Bassil,et a son retour ,en descendant de son jet prive,il pourra etre arrete tel le fut Carlos Goshn car il y avait aussi des israeliens a Davos .

    HABIBI FRANCAIS

    07 h 59, le 21 janvier 2020

  • Je crois que les pays vont le laisser venir seulement pour lui rappeler ce qu il a dit lors de son fameux interview lol

    Bery tus

    07 h 10, le 21 janvier 2020

  • Et qui va payer les frais de “la princesse”?

    Zovighian Michel

    06 h 54, le 21 janvier 2020

  • UN DERNIER VOYAGE EN AVION PRIVE COMMENT PEUT IL RESISTER DE TOUTE FACON AUPRES DE LA PRINCESSE? AU FAIT COMMENT L'ETAT PEUT RETIRER DES BANQUES LES DOLLARS NECESSAIRES POUR UN VOYAGE NON NECESSAIRE ALORS QU'UN PERE NE PEUT MEME PLUS ENVOYER EN FRANCE L'ECOLAGE OU LE LOYER DE SA FILLE QUI Y RESIDE OU MEME RETIRER DE QUOI FAIRE VIVRE UNE FAMILLE DE 3 ENFANTS Bassil montre une fois de plus le dedain qu'il a pour le peuple et devient ainsi pas seulement le plus impopulaire et le plus deteste des ministres mais surtout le plus irresponsable d'un pays en crise avec un m'enfoutisme jamais imagine meme par ses pires ennemis A VOMIR DE HONTE C'EST LA VERITE

    LA VERITE

    03 h 08, le 21 janvier 2020

  • SI IL VEUT ALLER SE MONTRER A DAVOS, IL PEUT SI IL VA A SES FRAIS ET PAS AU NOM DU LIBAN PERSONNE NE REMARQUERA SON ABSCENCE POURQUOI UN AVION PRIVE ET PAS UN AVION NORMAL PUIS UN TAXI OU UNE VOITURE DE LOCATION POUR ARRIVER A DAVOS POURQUOI ALLER POUR SE FAIRE ENGUELER ET CHAHUTER PAR LES LIBANAIS QUI IRONT MANIFESTER A DAVOS CONTRE LUI COMMENT LE PREMIER MINISTRE QUI GERE LES AFFAIRES COURANTES LUI PERMET D'ALLER SI LE PRESIDENT AOUN LUI A DONNE LE FEU VERT C'EST QU'IL EST DEVENU SOUS L'ENPRISE DE CE GENDRE ET NE MERITE PLUS D'ETRE PRESIDENT DU LIBAN

    LA VERITE

    01 h 55, le 21 janvier 2020

  • Au delà de la légitimité contestable de cette présence à Davos, et par les temps qui courent, quel est le mandat de Monsieur le ministre G. Bassil? Et en quoi ce mandat va-t-il servir la crise au Liban? Le savoir pourrait calmer peut-être la colère. Mais c'est trop tard.

    PPZZ58

    21 h 09, le 20 janvier 2020

  • Voici ce que M Bassil aurait dit le 22 janvier 2019 à Becky Anderson de CNN: "We should maybe teach them how to run the country without a budget because Lebanon gets adapted to every difficult situation" J'espère que cette journaliste sera présente à Davos pour lui demander comment va sa gestion du Liban et s'il a d'autres conseils avisés à donner aux USA et UK... L'impudeur de notre "ex" classe politique défie l'entendement.

    El moughtareb

    20 h 03, le 20 janvier 2020

  • Apres le fiasco de sa derniere interview la bas.... il faudrait plutot le laisse partir et le laisser parler, c'est encore plus nuisible a son image.

    Toni Pantaloni

    19 h 24, le 20 janvier 2020

  • C’est qui?

    Gros Gnon

    19 h 05, le 20 janvier 2020

  • Quand on pense à Fouad Boutros ou Charles Malek on se tait .

    Antoine Sabbagha

    19 h 04, le 20 janvier 2020

  • L'idiotie peinte sur son front

    sancrainte

    18 h 02, le 20 janvier 2020

  • Davos est en effervescence dans l' attente du prix Nobel libanais...Il ira apprendre aux Etats Unis et aux britanniques comment gérer un pays sans budget...mais aussi sans gouvernement...!

    LeRougeEtLeNoir

    17 h 45, le 20 janvier 2020

  • LE DEDAIN EST LE ROI DES REACTIONS LORSQU'IL S'AGIT DE "GENS" COMME CUILA! LES IGNORER EST LA SEULE ARME QUI LES DETRUIRAIT ! LEUR EGO NE LE SUPPORTERAIT JAMAIS !

    Gaby SIOUFI

    17 h 36, le 20 janvier 2020

  • Il ira donc à ses frais, et parlera en son nom; car pour autant qu'ils soient des investisseurs privés ils ne sont pour autant pas des voyous.

    Christine KHALIL

    16 h 44, le 20 janvier 2020

  • Il est extrêmement important pour le prestige international du Liban que le Sindbad-le-Marin national, promu à un destin national en concurrence avec Sleiman Frangié, de visiter les îles et îlots ci-après choisis pour leur importance stratégique pour les générations futures du Liban : Île de Clipperton, les îles Aléoutiennes, l'île de Pâques, les Malouines, Sainte-Hélène (Napoléon), les Kerguelen, Ushuaïa et la Terre-Adélie pour la montée des eaux. L'argent du contribuable du Trésor national est fait pour cela.

    Un Libanais

    16 h 33, le 20 janvier 2020

  • Et qui paye ? (À tous les sens du mot d’ailleurs) Les libanais, bien évidemment. Accablés, résignés, saignés à vif et qui, en plus, vont devoir s’acquitter des frais divers engendrés par ces nouvelles Davosseries de notre paon si étrange et tellement étranger aux affaires extérieures.

    DC

    14 h 58, le 20 janvier 2020

  • Au nom de quoi et de qui participerait-il au Forum de Davos...et son pays, le Liban, existe-t-il encore ? Décidément, rien ni personne ne saura arrêter cette catastrophe ambulante ? Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 36, le 20 janvier 2020

  • Bassil ne quittera pas le Liban tant que le gouvernement n'a pas été annoncé...

    Sissi zayyat

    14 h 25, le 20 janvier 2020

  • On peut en déduire, et les paris sont ouverts, que le gouvernement sera formé quelques heures avant son discours à Davos. Gebran Bassil a bien calculé son coup et minuté son timing, afin de redorer son blason devant la communauté internationale. Il va en profiter pour retourner le discours de la révolution en sa faveur et annoncer que le nouveau gouvernement va vite appliquer les réformes dont il se considère comme l’inspirateur!

    Robert SAAD

    14 h 13, le 20 janvier 2020

  • Je trouve très louche son voyage en Suisse. Est ce pour participer à Davos ou pour fignoler la gestion des comptes entassés dans les banques sous des prêtes-noms? Journalistes à vos marques, prêts, partez. Nous voulons du concret.

    Sissi zayyat

    14 h 03, le 20 janvier 2020

  • On ne pourra empêcher personne d'aller à Davos, surtout que des entrepreneurs privés y participent . De toute manière cela ne changera pas grand chose

    Chucri Abboud

    13 h 45, le 20 janvier 2020

  • Gebran Bassil à Davos ! Quelle mauvaise idée.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    13 h 40, le 20 janvier 2020

  • World Economic Forum 91-93 route de la Capite, CH-1223 Cologny/Geneva Switzerland Contact numbers: Tel: +41 22 869 1212 Fax: +41 22 786 2744

    Jack Gardner

    13 h 34, le 20 janvier 2020

  • Je viens d’envoyer une requête de ne pas laisser parler G.Bassil à Davos dans «Return of Arab Unrest» sur le site Internet du World Economic Forum. SVP faites de meme

    Jack Gardner

    13 h 28, le 20 janvier 2020

  • DE QUOI VA-T-IL ALLE PARLER A DEVOS ET QUI VA L,ENTENDRE ? DE COMMENT ON FAIT S,EFFONDRER L,ECONOMIE DE SON PAYS DONT IL EST L,UN DES PREMIERS ARCHITECTES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 21, le 20 janvier 2020

  • Un ministre démissionnaire dans un gouvernement démissionnaire chargé de régler les affaires courantes, ne doit plus, sous n'importe quel prétexte, représenter un gouvernement qui n'existe que pour régler les affaires courantes. C'est fini le temps du gaspillage de l'argent public en voyages inutiles dans des congrès qui ne concernent pas un pays en faillite. Adieu la Nouvelle-Zélande...

    Un Libanais

    13 h 21, le 20 janvier 2020

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