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Audition en justice et blocage politique: Netanyahu face à un double défi

"En me basant sur les données de l'enquête, et sur les éléments dont (nous) disposons, nous pensons qu'il y a des preuves solides qui vont faire changer le procureur d'avis", déclare l'avocat du Premier ministre israélien avant l'audition.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, le 10 septembre 2019 à Tel Aviv. Photo REUTERS/Amir Cohen

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, engagé dans une lutte pour sa survie politique, fait face à un double défi avec une audition pour "corruption" et des pourparlers au point mort avec son rival Benny Gantz sur un gouvernement d'union.

Israël est plongé dans l'impasse politique depuis les législatives du 17 septembre, qui n'ont pas désigné de vainqueur clair et menacent le règne de M. Netanyahu, au pouvoir pendant 13 ans dont la dernière décennie sans discontinuer. Ses avocats sont arrivés sans lui mercredi au ministère de la Justice pour une audition qui doit en théorie s'étirer sur quatre jours et permettre au procureur général Avichaï Mandelblit de décider s'il inculpe le Premier ministre sortant.

"En me basant sur les données de l'enquête, et sur les éléments dont (nous) disposons, nous pensons qu'il y a des preuves solides qui vont faire changer le procureur d'avis", a déclaré son avocat Ram Caspi avant l'audition.

La justice soupçonne M. Netanyahu d'abus de confiance, de corruption et de malversation dans trois affaires différentes, des allégations que ce dernier qualifie de "chasse aux sorcières". "Les avocats du Premier ministre présentent des preuves contredisant les allégations de l'acte d'accusation", a affirmé mercredi soir le porte-parole de la famille Netanyahu dans un communiqué.

L'audition mercredi et jeudi doit porter sur "l'affaire Bezeq", la plus sensible actuellement pour le Premier ministre. Dans ce dossier, il est soupçonné d'avoir accordé des faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des millions de dollars au patron de la société de télécoms Bezeq, en échange d'une couverture médiatique favorable de la part d'un des médias du groupe, le site Walla.


(Lire aussi : Netanyahu entame sa "mission impossible" de former un gouvernement)


"Stupéfait"

Toujours mercredi, les négociateurs du Likoud (droite) de M. Netanyahu et du parti centriste Kahol Lavan ("Bleu-blanc") de Benny Gantz avaient prévu de se rencontrer dans l'espoir de former un gouvernement d'union. Ces pourparlers devaient être suivis d'un tête-à-tête entre les deux rivaux. Mais, mardi soir, Bleu-blanc a annulé ces rencontres, estimant que les "conditions préalables" essentielles au dialogue n'avaient pas été réunies à ce stade.

Pour Bleu-blanc, M. Netanyahu ne peut diriger un gouvernement tant que ses affaires avec la justice ne sont pas réglées, et il ne peut représenter que le Likoud dans les pourparlers, pas l'ensemble des partis de droite et religieux. "Le Likoud est stupéfait de la décision de Kahol Lavan de faire voler en éclats les négociations et d'annuler les rencontres", a réagi le parti du Premier ministre, accusant des membres de Bleu-blanc de refuser une alternance entre MM. Netanyahu et Gantz dans un gouvernement d'union.

Aucun des deux grands partis n'est parvenu à réunir une majorité de 61 sièges au Parlement, contraignant le président Reuven Rivlin à les départager en mandatant M. Netanyahu pour tenter de former le prochain gouvernement.

Un accord entre les deux partis permettrait de dépasser le seuil requis pour la majorité. Mais les discussions butent sur la question de savoir qui, de MM. Netanyahu ou Gantz, serait le premier à diriger un gouvernement d'union. Les 120 députés élus le 17 septembre prêtent serment ce jeudi au Parlement, l'occasion de discussions informelles entre les différents partis.

Le Likoud a annoncé que M. Netanyahu devait rencontrer jeudi matin Avigdor Lieberman (8 sièges), qui n'avait pourtant recommandé aucun des deux candidats arrivés en tête des élections pour le poste de Premier ministre. 


(Lire aussi : Les partis arabes apportent leur soutien à Gantz, contre Netanyahu)


"Face à face" 

Les négociations politiques s'enchevêtrent avec les procédures judiciaires entourant Benjamin Netanyahu. Il veut être non seulement le premier à diriger le gouvernement mais il souhaite aussi pouvoir garder son titre s'il devait se mettre à l'écart en cas d'inculpation. M. Gantz serait alors Premier ministre par intérim, ce qu'il refuse.

Si M. Netanyahu ne parvient pas à former le gouvernement, il devra remettre son "mandat" au président, qui pourra le confier à M. Gantz. Mais, à ce stade, rien n'indique que l'ancien général parviendrait à rallier le Likoud ou à coopter ses alliés. "Il n'y a pas de décision de rendre le mandat pour le moment", a assuré mercredi le Likoud après une rencontre de M. Netanyahu avec les dirigeants des partis qui le soutiennent.

Pour Gideon Rahat, professeur de Sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, on assiste à une sorte de confrontation entre deux automobilistes qui foncent l'un vers l'autre.

Chacun "menace" l'autre pour le pousser à se retirer de la piste "mais dans ce genre de jeu, il arrive parfois que les deux pilotes se tuent", dit-il à l'AFP.

Un nouveau "scrutin serait ainsi possible, aucun des deux n'ayant bougé" et il pourrait favoriser M. Netanyahu, qui resterait en poste d'ici là et affronterait la justice en position de force.


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commentaires (4)

A lire ces lignes, nous sommes partis pour une assez longue période de crise du pouvoir (ou des pouvoirs) en Israel ! Ce qui est aurait pour conséquences probablement de calmer les tensions à nos frontières ... Encore une fois les stratèges iraniens en sont ravis .

Chucri Abboud

10 h 11, le 03 octobre 2019

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Commentaires (4)

  • A lire ces lignes, nous sommes partis pour une assez longue période de crise du pouvoir (ou des pouvoirs) en Israel ! Ce qui est aurait pour conséquences probablement de calmer les tensions à nos frontières ... Encore une fois les stratèges iraniens en sont ravis .

    Chucri Abboud

    10 h 11, le 03 octobre 2019

  • UN FANATIQUE DE MOINS SUR LA SCENE REGIONALE NE FERAIT QUE DU BIEN.

    ADIEU INTERNAUTES. C,EST DEFINITIF.

    20 h 41, le 02 octobre 2019

  • Sur la frontière Sud du Liban, précisément à Naqoura, une caméra de surveillance placée à l'entrée d'un tunnel ferroviaire, aujourd'hui à l'abandon, par le régime usurpateur a causé l'intoxication de huit soldats libanais! Mais que cherche régime? Intimider l'armée libanaise, porter atteinte à ses démarches de plus en plus coordonnées avec le Hezb. Car les appareils d'espionnages largement plantés le long des frontières servent surtout à offrir au régime usurpateur une liberté d'action totale non loin du sud Liban, non loin de la résistance. C'est après plusieurs demandes non répondues de l'armée libanaise à la FINUL pour le retrait de caméra que l'armée libanaise est entrée en action. Le gaz toxique a empoisonné les huit militaires chargés de la mission. Après l'incident, des tensions ont éclaté des deux côtés de la frontière, mais les forces d'occupation israéliennes ont ensuite retiré la caméra craignant une aggravation de la situation . Les poltrons !

    FRIK-A-FRAK

    19 h 05, le 02 octobre 2019

  • Caspip, Mandelbit , "l'affaire Bezeq" …. hou! quelle salade … En fait chitanyahou fait face à un TRIPLE DEFI . Le 3ème c'est l'Iran NPR et ses alliés des résistances à sa politique belliqueuse . bolton est parti, le clown c'est cahin caha , bensalman et el Sissi sont sur un siège éjectable , que lui reste t il à faire pour rester au pouvoir en usurpie ? nada , rien ...

    FRIK-A-FRAK

    14 h 27, le 02 octobre 2019

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