Mikati entame demain ses entretiens officiels à Paris

Le Premier ministre Nagib Mikati doit entamer demain vendredi une visite officielle à Paris à l'invitation des autorités françaises. Le Gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, fait partie de la délégation officielle.

Les entretiens de M. Mikati à Paris porteront essentiellement sur l'évolution de la situation au Liban, certes, mais surtout sur les développements dans la région ainsi que sur le suivi qui devrait être assuré à la conférence Paris III. Quelques heures avant l’atterrissage de l’avion du président Nagib Mikati, le collectif pour le soutien de Georges Ibrahim Abdallah a donné une conférence de presse en présence de dirigeants d’organisations et de partis de gauche, et de Me Jacques Vergès, avocat du prisonnier.

L’affaire de l’ancien membre des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises) a été relancée à la suite de récentes déclarations de Me Vergès et de l’ancien directeur de la DST, M. Yves Bonnet, qui ont dénoncé violemment l’attitude des autorités françaises affirmant que M. Abdallah aurait du être libéré il y a dix ans puisqu’il avait largement dépassé sa période de sûreté mais que la France est soumise à de fortes pressions politiques américaines pour le maintenir en prison.

Georges Ibrahim Abdallah est accusé, rappelons-le, d’avoir assassiné sur le territoire français en 1984 deux diplomates (un Israélien et un Américain) et avait été condamné à perpétuité.

Les responsables du « Collectif » ont lancé un appel au Président Nagib Mikati lui demandant d’intercéder auprès des autorités françaises en faveur de l’activiste libanais, comme il l’avait promis, selon eux il y a quelques mois lorsqu’il les avait reçus en son bureau du Grand Sérail à Beyrouth.

Me Jacques Vergès a lancé, par l’entremise de « L’Orient-Le Jour » l’appel suivant au chef du gouvernement libanais :

« C’est l’honneur du Liban qui est en cause. Un citoyen libanais est détenu arbitrairement par une puissance étrangère, malgré la parole donnée. Un Etat ne peut pas tolérer cela. Quand un Français est capturé par une organisation, une « barbouze » française enlevée par une organisation en Afrique, toute la France se mobilise à ce sujet. Je souhaiterais que le Premier ministre du Liban se mobilise pour le sort injuste qui est réservé par le gouvernement français à un citoyen libanais digne de respect et que tout le monde respecte en France, y compris les magistrats, les policiers et les gardiens de prison ».

Les militants du collectif et des représentants de partis et de groupements de gauche ont organisé hier soir devant l’ambassade du Liban, rue Copernic, un rassemblement pour exprimer leur soutien à Georges Ibrahim Abdallah. Des « sit-in » similaires ont été organisés au même moment dans plusieurs villes françaises dont Marseille, Lyon, Bordeaux et Lille.

Durant la conférence d’hier, des associations libanaises, palestiniennes et françaises ont adressé aux organisateurs des messages de soutien à Georges Ibrahim Abdallah.

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