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Liban

Tripoli s’enflamme avant même la fin des célébrations du Fitr

Un immeuble en flammes rue de Syrie à Tripoli. Photo Reuters

Au moins sept tués et soixante-deux blessés. Tel était le premier bilan, hier en début de soirée, des deux derniers jours d’affrontements à Tripoli, qui, avant même la fin de la fête du Fitr, s’est embrasée de plus belle, comme l’avaient d’ailleurs prévu plusieurs observateurs.
Les affrontements, qui ont éclaté lundi soir, se sont intensifiés hier après-midi, pour culminer en soirée, après une trêve matinale qui n’aura duré que quelques heures. Les combats, au cours desquels ont été utilisées des armes moyennes et lourdes, ont fait des victimes parmi la population civile, prise en otage dans des quartiers extrêmement denses qu’ont investis les combattants de part et d’autre.
Les heurts sporadiques ont opposé les quartiers historiquement rivaux de Bab el-Tebanneh (à majorité sunnite et antirégime syrien) et Jabal Mohsen (majoritairement alaouite et pro-Assad). Selon la chaîne LBC, un jeune de 13 ans, Ali Ahmad Mahmoud, a été tué dans ces accrochages. Un autre Libanais a été tué par les tirs d’un franc-tireur dans la rue de Syrie, a rapporté de son côté la chaîne al-Jadeed. Hier soir, une quatrième personne, Zakariya Khodr, est décédée dans la rue al-Hamaoui, à Bab el-Tebbaneh. En soirée, une cinquième personne a été tuée à Jabal Mohsen et une jeune fille, Mana Sayyed, a été atteinte à la tête par la balle d’un franc-tireur, dans son domicile à Bab el-Tebbaneh. Dans la nuit, on apprenait en outre que le vice-président de la municipalité de Ghzayleh (Liban-Nord), Imad Ismaïl, a été tué par les tirs d’un franc-tireur alors qu’il effectuait une visite chez ses proches à Bab el-Tebbaneh.
L’ANI a publié les noms de quelques blessés. Il s’agit de Khaled Obeid, Haytham Zrayka, Mahdi Charhane, Mazen Zakariya, Khaled Ahmad, Nader Chami, Mohammad Tartoussi, Youssef Mohammad, Walid el-Mir, Bilal Mouhrez, Atef Ibrahim, Khal Zohbi, Mounir Yassine, Khodr Chami, Sleiman el-Ali, Ali Abed, Nasser Badreddine, Samir Mawla, Samer Iskandar, Majed Ahmad, Ibrahim Khadouj, Wassim Awad.

Des versions divergentes
Comme à l’accoutumée, les deux parties belligérantes se sont rejeté la responsabilité du déclenchement des hostilités. Selon la LBC, les accrochages ont débuté à la suite d’une rixe qui avait eu lieu entre les enfants des deux quartiers, qui jouaient à la guerre avec des fusils en plastique. L’affaire a aussitôt dégénéré en combats entre adultes qui sont passés aux armes réelles. Selon une seconde version relatée à L’Orient-Le Jour par un habitant de Tripoli, les combats ont débuté lorsque des enfants, qui jouaient dans un jardin public mixte se trouvant aux confins des deux quartiers alaouite et sunnite, ont été blessés par les tirs d’un homme armé qui venait d’entendre une information sur la mort de Maher el-Assad, le frère de Bachar.
Dans un communiqué, l’armée a fait état de dix soldats blessés, dont un officier, par les tirs ayant visé des postes et des patrouilles dans la zone. Selon une source tripolitaine, quatre au moins des soldats blessés auraient été atteints lorsqu’un obus B7 tiré à partir de Jabal Mohsen a visé un char de la troupe. Contactée en soirée, la direction de l’armée, qui a refusé de préciser l’origine de l’obus, a toutefois reconnu qu’il a « effectivement explosé près des soldats ».
« L’armée continue de pourchasser les hommes armés et elle est parvenue à saisir une quantité de fusils, de bombes et de munitions », précise le communiqué. L’armée a par ailleurs affirmé riposter directement à l’origine des tirs, qui se produisent aux abords de la rue de Syrie. Dans l’après-midi, la troupe a démenti les informations selon lesquelles les soldats s’étaient retirés de Bab el-Tebbaneh suite à l’intensification des combats.

Les civils pris en otages
Des incendies se sont déclarés dans plusieurs maisons et des voitures ont été endommagées dans les deux quartiers, selon les services de sécurité. L’ANI a rapporté à ce propos qu’un incendie s’est notamment déclaré dans le quartier al-Saydeh, provoqué par la chute d’un obus. Un incendie s’est en outre déclaré dans un magasin d’habits localisé dans l’immeuble al-Turk, dans la rue de Syrie. En dépit des francs-tireurs qui sévissaient tout au long de la journée, les habitants de l’immeuble ont essayé de contenir les flammes.
Certains immeubles dans cette zone ont été totalement abandonnés par les civils, a constaté un correspondant de l’AFP.
Plusieurs habitants étaient toutefois bloqués dans leurs maisons au niveau de la rue de Syrie, qui marque la « ligne de démarcation » symbolique entre les deux quartiers, de la mosquée al-Nasseri et à Mallouleh, près de l’autoroute qui relie Tripoli au Akkar, plus au nord, a indiqué l’ANI.
Prévue hier à 15h, une conférence de presse annoncée par le chef du Parti arabe démocratique, Rifaat Ali Eid, a finalement été reportée à aujourd’hui, afin de ne pas mettre en danger les journalistes, selon une première version. Une autre version justifiait le report par le fait qu’un membre du parti alaouite a été blessé au cours des accrochages.
Plus tard, une réunion s’est tenue au domicile du député Mohammad Kabbara pour tenter de calmer le jeu, mais elle n’a pu imposer un cessez-le-feu malgré les appels au calme (voir par ailleurs).
En soirée, les chaînes de télévision LBC et MTV ont annoncé que l’armée a encerclé le domicile de Rifaat Ali Eid qui aurait abrité un combattant accusé d’avoir attaqué le char de l’armée.
Interrogé à ce propos, le porte-parole du Parti arabe démocratique, Abdel Latif Saleh, a démenti ces informations, précisant que l’armée a renforcé ses effectifs autour du domicile du chef du parti suite à des informations selon lesquelles le domicile de Rifaat Ali Eid serait visé. Le porte-parole a ainsi remercié le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, pour « ces mesures de protection ». M. Saleh a également démenti qu’un des leurs ait lancé un obus contre le char de l’armée.
Interrogé sur les raisons des mesures prises autour du domicile du responsable alaouite, une source militaire s’est contentée d’affirmer que « l’armée cherche à protéger tout le monde, et non seulement M. Eid ». La source a toutefois démenti la version véhiculée par les chaînes de télévision précitées.
Déjà vives, les tensions entre Bab el-Tebbaneh et Jabal Mohsen se sont intensifiées depuis l’année dernière et le début du soulèvement populaire en Syrie.
En mai et juin derniers, Tripoli avait déjà été le théâtre d’affrontements meurtriers entre les deux quartiers.
Au moins sept tués et soixante-deux blessés. Tel était le premier bilan, hier en début de soirée, des deux derniers jours d’affrontements à Tripoli, qui, avant même la fin de la fête du Fitr, s’est embrasée de plus belle, comme l’avaient d’ailleurs prévu plusieurs observateurs.Les affrontements, qui ont éclaté lundi soir, se sont intensifiés hier après-midi, pour culminer en...

commentaires (5)

Il faut avouer que les musulmans ont une drôle de manière de faire la fête parfois! Je vais jeter un petit pavé dans la marre car.. y en a marre... Y'aurait franchement qque chose à revoir soit chez les musulmans soit dans l'interprétation de cet Islam... et pourquoi pas les 2. Mais enfin un peu d'hypocrisies comme feraient d'autres de temps à autre pour laisser passer un moment difficile ne nuirait pas et éviterait un peu de violences et des victimes... bien au contraire! Il n'est pas permis que des êtres humains tombent chez comme s'il s'agissait d'insectes... au point franchement que cela ne choque plus beaucoup de gens.

Ali Farhat

04 h 25, le 23 août 2012

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Commentaires (5)

  • Il faut avouer que les musulmans ont une drôle de manière de faire la fête parfois! Je vais jeter un petit pavé dans la marre car.. y en a marre... Y'aurait franchement qque chose à revoir soit chez les musulmans soit dans l'interprétation de cet Islam... et pourquoi pas les 2. Mais enfin un peu d'hypocrisies comme feraient d'autres de temps à autre pour laisser passer un moment difficile ne nuirait pas et éviterait un peu de violences et des victimes... bien au contraire! Il n'est pas permis que des êtres humains tombent chez comme s'il s'agissait d'insectes... au point franchement que cela ne choque plus beaucoup de gens.

    Ali Farhat

    04 h 25, le 23 août 2012

  • faut il établir une nouvelle frontière ? c'est à se poser la question.

    GEDEON Christian

    06 h 20, le 22 août 2012

  • Les "FAMILLES" aux armées et stratèges, à chemises noires, ( phalanges de l'armée illégale ), et leur collègue, perché au dessus de Tripoli, avec les Moukhabarats voisins, sont CEUX qui allument les mèches, l'une après l'autre, dans le Pays, dans le dessein de mettre tout le Pays à feu et à sang, rien que pour servir les à côté... avec la BÉNÉDICTION ET LA TRAITRISE des JUDAS supposés chrétiens !

    SAKR LEBNAN

    06 h 13, le 22 août 2012

  • Mais arretez de faire la guerre des autres chez nous! Quinze de guerre civile ne vous ont rien appris? Et ou le President de la Republique? Ou est l'armee? Ou est le gouvernement? Ce qui arrive est tres grave. Il y a un grand risque de guerre regionale qui aneantira tout le Moyen-Orient...

    Michele Aoun

    02 h 29, le 22 août 2012

  • C'est terrifiant ...encore des gens qui font la guerre des autres sur le compte du Liban...

    M.V.

    01 h 03, le 22 août 2012

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