Les habitants sont sortis le matin pour évaluer les dégâts dans ces quartiers pauvres, où sunnites et alaouites, une branche de l'islam chiite, se sont souvent affrontés.
L'armée, en charge du maintien de la sécurité au Liban, s'est déployée massivement dans la zone après les heurts, menant des perquisitions pour, selon elle, "arrêter les hommes armés et rétablir l'ordre".
Les soldats étaient postés dans les rues et des patrouilles circulaient dans les quartiers. Dans un communiqué, l'armée précise avoir "rétabli une situation normale" et interdit le port d'armes pour les habitants de la ville. "Le commandement militaire affirme qu'il ne fera preuve d'aucune faiblesse contre ceux qui jouent avec la sécurité et ceux qui sont responsables des victimes civiles et militaires", indique le communiqué.
Parmi les sept personnes tuées dans les combats à l'arme automatique et aux roquettes RPG figurent un soldat libanais, un responsable d'un parti alaouite et un garçon sunnite de 14 ans, selon un dernier bilan de sources médicales. 25 personnes ont été blessées.
Juste avant les affrontements, quelque 600 personnes s'étaient rassemblées vendredi à Tripoli pour protester contre le régime de M. Assad, lui-même un alaouite, qui tente depuis le 15 mars d'écraser le mouvement pro-démocratie.
Le Premier ministre Nagib Mikati, originaire de Tripoli, qui vient de former son gouvernement après cinq mois de blocage, a déclaré vendredi soir que "la paix civile est une ligne rouge" à ne pas franchir. M. Mikati se trouvait dans la ville portuaire au moment des affrontements.
Ces dernières années, Tripoli a été le théâtre de heurts entre les partisans sunnites de l'ancien Premier ministre Saad Hariri, aujourd'hui dans l'opposition, et ceux alaouites fidèles au camp mené par le Hezbollah chiite, désormais majoritaire au gouvernement avec ses alliés.