Avec sayyed Nasrallah, le leader druze a discuté des développements politiques, internes et régionaux, ainsi que des efforts, notamment saoudo-syriens, déployés dans le but de gérer au mieux « les crises éventuelles » et les défis immédiats.
La réunion avec M. Feltman a, quant à elle, porté sur toutes les affaires actuelles, dans un climat « franc et amical ».
M. Joumblatt en a profité pour exprimer « son souci » concernant la situation interne. Il a également abordé les sujets qui fâchent, à savoir le conflit israélo-arabe et ses conséquences sur les pays de la région.
M. Joumblatt s'est aussi exprimé, comme à l'accoutumée, dans le cadre de l'organe du PSP, al-Anba'.
Le leader druze a ainsi passé en revue les derniers développements sur la scène locale et internationale, s'étonnant au passage de ce que certaines voix s'élèvent encore pour demander que l'on « garde le Liban loin des conflits régionaux » alors qu'il est « au cœur » de ces conflits, tant par sa « position géographique » que par son « implication » dans l'histoire de la région.
M. Joumblatt a, au passage, critiqué « les slogans redondants et vains » de la solidarité des pays arabes, soulignant l'incapacité de ces pays à s'entendre sur une « politique de défense commune minimale », comme en a témoigné le dernier sommet à Syrte.
« Le Liban, poursuit M. Joumblatt, s'est engagé à respecter l'armistice avec Israël ; cela ne signifie pas qu'il s'engage à faire la paix avec lui. » Rappelant les suites « néfastes » de l'accord du 17 mai, le chef du PSP a souligné la nécessité de « renforcer » les capacités de défense libanaises contre toute agression israélienne.
Et c'est dans ce sens que M. Joumblatt a placé la visite du président iranien au Liban, dont il dit qu'elle « consolide la résistance » contre toute attaque.
M. Joumblatt a rendu hommage au soutien iranien, « très important sur le plan moral et matériel », offert au Liban et plus spécifiquement aux habitants du Sud, qui « ont résisté » contre les attaques de l'ennemi israélien quand la protection de l'État leur « faisait défaut ».
Il a estimé que la région vivait des moments « délicats et tendus », surtout depuis « la lettre de caution » qu'a adressée le président américain Barack Obama au Premier ministre israélien.
M. Joumblatt déplore le peu d'importance que les officiels arabes ont accordé à cette lettre « dangereuse », jugeant qu'elle était susceptible « d'entraver » tout projet soumis à l'ONU en faveur du peuple palestinien.
Il a ainsi regretté que la politique américaine se soit « éloignée » des promesses qu'avait faites le président Obama après son élection, imputant cela à « la droite raciste américaine » et au lobby « sioniste » qui ont tous les deux « contrer les initiatives de Barack Obama, à cause de son origine musulmane et de sa couleur ».
Dans ce sens, M. Joumblatt a applaudi aux positions du cheikh d'el-Azhar, Ahmad Tayyeb, qui, rappelons-le, œuvre en vue de la paix entre les sunnites et les chiites et refuse toute discorde confessionnelle.
Il a souhaité que d'autres « personnalités religieuses », au lieu de déverser leur « fiel » à la télévision, bénéficient du discours unificateur de cheikh Tayyeb.
Signalons enfin que le ministre Ghazi Aridi, qui était présent à la rencontre Nasrallah-Joumblatt, a déclaré à l'issue de la réunion que l'intérêt des Libanais « résidait dans leur union », souhaitant que tous « suivent la voix de leur conscience et cessent de commettre des erreurs fatales pour le pays ».