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Liban

Arrestation de deux suspects dans l’affaire de Ketermaya : sit-in d’habitants en colère

Une foule en colère à Ketermaya pour protester contre l’arrestation de deux suspects. Mahmoud Zayat/AFP

Deux hommes soupçonnés par les forces de l'ordre de faire partie de ceux qui ont lynché le principal suspect dans l'affaire du meurtre de quatre membres de la famille Bou Merhi à Ketermaya (Iqlim el-Kharroub), l'Égyptien Mohammad Moslem, fin avril, ont été arrêtés hier par les Forces de sécurité intérieure (FSI). Leur arrestation a provoqué un tollé dans le village, et les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre cette décision et couper les routes. Leur sit-in se prolongeait en soirée, mais aucune confrontation avec les forces de l'ordre n'a été constatée, alors que les efforts se poursuivaient de la part du comité des habitants de Ketermaya pour calmer les esprits.
Dans leur communiqué, les FSI précisent qu'« après des débats au plus haut niveau, alors que l'affaire a été discutée en Conseil des ministres, et étant donné l'horreur de ce crime et la réaction populaire qui en a résulté, la justice a transféré ce dossier au soir du 6 mai au service de renseignements des FSI », ajoutant que « celui-ci a effectué une opération de perquisition le 7 mai (hier), qui a conduit à l'arrestation de deux des suspects ».
Auparavant, le ministère de l'Intérieur avait transféré le dossier de l'enquête effectuée par les FSI, comportant le rapport de l'inspecteur général, le général Simon Haddad, à la Cour de cassation, afin qu'il soit consigné au dossier de l'enquête visant à établir les responsabilités dans le dérapage qui a suivi le quadruple meurtre et causé la mort du principal suspect.
Les habitants de Ketermaya ne décoléraient donc pas hier, après avoir appris la nouvelle de l'arrestation des deux supects. Ils ont bloqué la route principale du village avec des bennes à ordures et des pneus, scandant des slogans qui revendiquent la protection de leur localité et la libération des deux hommes dont les noms n'ont pas été dévoilés.
Cheikh Ali Bou Merhi, de Ketermaya, a assuré à L'Orient-Le Jour que le sit-in des habitants se poursuivait, mais sans qu'aucun incident ne survienne. « Nous ne sommes pas au-dessus de la loi, a-t-il affirmé. Mais cette affaire devrait être traitée autrement. » Que veut-il dire par là ? « Nous avons prié dès les premiers instants le président de la République de donner ses directives pour qu'une enquête transparente soit menée, a-t-il poursuivi. Cette enquête devrait établir pourquoi le criminel a été amené au village douze heures seulement après son arrestation pour y reconstituer le crime, alors que trois mille personnes en colère étaient dans la rue. Si des habitants de Ketermaya doivent être arrêtés, il faudra au moins éclaircir toutes les circonstances de cette journée. »
Par ailleurs, le lynchage du suspect dans l'affaire du quadruple meurtre continuait hier à faire des vagues. L'organisation Human Rights Watch a publié un communiqué dans lequel elle insiste sur la nécessité d'arrêter les suspects. « Les autorités libanaises sont face à un test, dit le communiqué. Si elles ne réaffirment pas le règne de la loi par l'arrestation de ceux qui ont tué un suspect, qui jouissait toujours de la présomption d'innocence, la loi de la jungle aura triomphé. »
La presse égyptienne continue, elle aussi, de commenter l'affaire. Le journal al-Masri el-Yaoum s'est demandé « si, au Liban, la justice de la rue n'est pas plus puissante que les forces de l'ordre ». « Nous n'avons d'autre choix, pour le moment, que d'accepter les excuses du Liban et de ravaler nos larmes », poursuit l'article.
Deux hommes soupçonnés par les forces de l'ordre de faire partie de ceux qui ont lynché le principal suspect dans l'affaire du meurtre de quatre membres de la famille Bou Merhi à Ketermaya (Iqlim el-Kharroub), l'Égyptien Mohammad Moslem, fin avril, ont été arrêtés hier par les Forces de sécurité intérieure (FSI)....

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