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À La Une - Crise

Armes et combattants pénètrent en Syrie, affirment des responsables irakiens

De fortes solidarités familiales et tribales existent de part et d'autre d'une frontière de 1.115 km très faiblement gardée.

Le 10 février dernier, deux voitures piégées explosaient à Alep, deuxième ville syrienne. Les journaux du groupe de presse américain McClatchy, citant des responsables américains ayant requis l'anonymat, ont indiqué que la branche irakienne d'el-Qaëda était probablement derrière ces attentats qui ont fait 28 morts et plus de 200 blessés. Sana/AFP 

Des armes et des combattants sunnites en provenance d'Irak pénètrent en Syrie, alimentant les violences dans un pays qui jadis approvisionnait en armes les opposants au régime installé par les Américains à Bagdad, affirment responsables et marchands d'armes irakiens.

 

L'insurrection en cours contre le clan alaouite du président Bachar el-Assad touche une corde sensible dans les tribus sunnites des provinces irakiennes d'Anbar et de Ninive, limitrophes de la Syrie. De fortes solidarités familiales et tribales existent de part et d'autre d'une frontière de 1.115 km de long très faiblement gardée où la contrebande et les trafics sont florissants.

 

Aujourd'hui, les responsables irakiens de la sécurité font état d'indices du passage de rebelles sunnites en territoire syrien pour rejoindre les rangs du soulèvement contre Assad. Les trafiquants d'armes profiteraient de cette situation en multipliant par deux le coût des envois d'armes dissimulées au milieu de chargements purement civils.

Evaluer le flux de rebelles et d'armes illégales passant d'Irak en Syrie est difficile, mais la frontière était jadis un lieu de transit florissant dans l'autre sens, des volontaires étrangers s'infiltrant en Irak pour se battre contre les forces américaines venues renverser Saddam Hussein.

 

"Nous pensons que des combattants liés à el-Qaëda et à certains groupes armés sunnites envoient des hommes en armes en Syrie pour s'y battre au titre d'une espèce de soutien moral", a expliqué un haut responsable de la sécurité à Bagdad sous le sceau de l'anonymat.

 

"Des responsables corrompus sont en poste aux confins des provinces de Mossoul et d'Anbar, ce qui, pensons-nous, autoriserait certains à infiltrer des armes et des combattants. Mais nous ne croyons pas qu'il s'agisse d'un trafic important", a poursuivi ce haut responsable.

 

"Les trafiquants d'armes sont plus actifs ces derniers temps, notamment depuis l'intensification des accrochages entre le régime syrien et ses adversaires", confirme Hamid al Hayes, président du Conseil d'Anbar, une institution tribale dont la milice Sahoua a permis jadis de combattre avec succès la rébellion des alliés d’el-Qaëda en Irak.

 

Les journaux du groupe de presse américain McClatchy, citant des responsables américains ayant requis l'anonymat, ont indiqué que la branche irakienne d'el-Qaëda était probablement derrière des attentats à la voiture piégée qui ont fait 28 morts et plus de 200 blessés le 10 février dernier à Alep (nord). Ces quotidiens soulignent que cela donnerait du crédit aux accusations du président Assad sur l'engagement d'el-Qaëda dans la révolte contre son régime.

 

Par ailleurs, le chef d'el-Qaëda Ayman al-Zawahiri a manifesté son soutien à la contestation en Syrie, dans un enregistrement vidéo mis en ligne sur des forums jihadistes, a rapporté dimanche dernier le centre américain de surveillance des sites islamistes, SITE. Dans la vidéo intitulée "En avant, les lions de Syrie", Ayman al-Zawahiri accuse le régime syrien de crimes contre ses citoyens et demande aux musulmans de Turquie, de Jordanie et du Liban de soutenir la rébellion, qualifiant le régime d'anti-islamiste.

 

 

Risque de contagion

 

La crise syrienne est embarrassante à divers titres pour les chiites au pouvoir à Bagdad, avec ses accents communautaires -opposants sunnites face à un pouvoir alaouite, une branche dissidente du chiisme. L'Irak entretient par ailleurs des liens étroits avec les chiites au pouvoir en Iran, unique allié majeur du régime de Bachar el-Assad dans le monde arabo-musulman.

 

Les responsables irakiens redoutent un effet de contagion du conflit syrien chez eux, où règne un équilibre des plus instables entre la majorité chiite, la minorité sunnite jadis au pouvoir sous Saddam Hussein et les Kurdes. Pour Bagdad, le pire des scénarios serait l'arrivée au pouvoir à Damas d'un régime sunnite de tendance salafiste.

Le général Ahmed al Khafadji, en poste au ministère irakien de l'Intérieur, a annoncé cette semaine à la chaîne de télévision Al Hourra que les patrouilles avaient été renforcées à la frontière pour empêcher tout passage de combattants en Syrie.

 

 

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L'insurrection en cours contre le clan alaouite du président Bachar el-Assad touche une corde sensible dans les tribus...

commentaires (1)

- - Ah bon , on nous dit depuis 11 mois que c'était un soulèvement pacifique que les pauvres citoyens Syriens se faisaient canardés par les Chabihas de Bachar , qu'ils subissaient les pires châtiments de son armée , qu'ils étaient seuls et désarmés , que les vieillards femmes et enfants étaient leur cible et les victimes ... Or que nous dit ce reportage ??? Que pensent les cocos d'ICI et avocats des causes perdues ?

JABBOUR André

12 h 24, le 14 février 2012

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Commentaires (1)

  • - - Ah bon , on nous dit depuis 11 mois que c'était un soulèvement pacifique que les pauvres citoyens Syriens se faisaient canardés par les Chabihas de Bachar , qu'ils subissaient les pires châtiments de son armée , qu'ils étaient seuls et désarmés , que les vieillards femmes et enfants étaient leur cible et les victimes ... Or que nous dit ce reportage ??? Que pensent les cocos d'ICI et avocats des causes perdues ?

    JABBOUR André

    12 h 24, le 14 février 2012

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