Il est désormais clair que plus aucun recoin de ce monde n'est, virtuellement, à l'abri de la folie suicidaire de la sous-culture islamiste. Ces gens-là, qu'ils se réclament de Daech ou de l'EI, ont juré qu'ils ne mourraient ni seuls ni dans un lit. Mais quel est le cerveau pervers qui a planté dans leurs pauvres esprits le désir d'une mort aussi dégueulasse que celle qui vous fait partir en viande et en flaques visqueuses, éparpillant vos organes dans un environnement souillé de matière carbonisée et de déchets divers, les mélangeant parfois si bien à ceux de vos victimes, que Dieu lui-même n'en reconnaît pas les siens... C'est pourtant cette mort-là qu'ils appellent de leurs vœux et non une autre. Pour complaire à un dieu, tout puissant prétendent-ils, mais qui a besoin de leur modeste personne pour le défendre. Un dieu qui saura les récompenser, ils en ont la certitude, en se faisant, dans l'au-delà, généreux pourvoyeur de femmes. Certes, on caricature. Il est impossible, inconcevable, irrationnel que les choses soient aussi simples. Les kamikazes ont sûrement une raison bien plus profonde de se faire exploser que la perspective de devenir à perpétuité les esclaves sexuels des soixante-dix houris du bon Dieu, avec leur lassante beauté éternelle et la bizarrerie de leur hymen qui se referme tout aussi éternellement. Il doit bien y avoir autre chose que le sexe d'outre-tombe dans ce désir de mort.
Le tableau de mardi, pour tragique, était pourtant étrangement déséquilibré. À Qaa, huit kamikazes se sont sacrifiés pour terroriser ce petit village agricole avec, pour solde de tous comptes, cinq âmes innocentes à l'ardoise de leur Allah. À Istanbul, trois terroristes ont suffi pour près de quarante victimes. Mais huit à Qaa ? Que représente Qaa, en comparaison avec Istanbul ? Elles doivent pourtant coûter cher à former, ces bombes humaines. Des années d'endoctrinement, d'entraînement, d'encadrement. Ce n'est pas en amateur qu'on vagabonde dans la nature, emmailloté de C4. Et huit à Qaa, c'est énorme. Cela indique que les commandants de ces brigades du désespoir ne font plus économie de leurs hommes. Sans doute en ont-ils déjà pléthore. Ils en feraient donc n'importe quoi, la seule consigne étant essentiellement de faire très peur et de mourir très vite.
Par contraste, jamais la vie, dans le monde occidental, n'a été plus précieuse qu'en ce XXIe siècle. Jamais on ne s'est autant soucié de la qualité de l'alimentation, de la prévention contre les maladies mortelles, du bien-être des femmes enceintes, des nourrissons et des personnes âgées. Jamais on n'a autant planifié son parcours, des études à la vie professionnelle, pour enfin mériter une longue plage de vacances au soleil. Jamais la perspective de la mort n'a paru aussi scandaleuse. Rejeter la culture de cette époque, pour les islamistes, c'est d'abord narguer sa phobie de la mort. On savait que le XXIe siècle serait religieux, on ne savait pas qu'il serait à ce point sectaire. Comme pour l'ordre du Temple Solaire ou le mouvement Heaven's Gate avant eux, la mort, pour les islamistes, n'est rien. Un petit voyage dans une autre dimension. Mais d'abord, vérifier le gaz, éteindre la lumière, claquer la porte et détruire le monde.
Pour ne pas mourir seul
OLJ / Par Fifi ABOU DIB, le 30 juin 2016 à 00h00
commentaires (8)
Pour ne pas mourir seul ...(comme le titre) je conseille (en toute modestie) d'écouter ...avant s'est mieux ...pas après ...le requiem de Mozart en D minor ,k6261 Gardiner , c'est là... ! dans le temps et l'espace , où l'on mesure, que ce n'est peut être pas un requiem ...mais une marche vers la vie....arme suprême ! contre les obscurantistes tarés issu d'une "sous culture islamique ".. .
M.V.
13 h 52, le 30 juin 2016