Tandis que le ministre de la Culture s’efforce de sceller, à grand renfort d’orviétan, le démantèlement de l’hippodrome de Beyrouth, c’est un cortège résolument apolitique qui s’est rassemblé devant l’hôtel Monroe samedi après-midi. Durant plus d’une heure, quelque 350 manifestants ont arpenté le quartier de Minet el-Hosn sous la conduite, porte-voix en main, de Pascale Ingea, fondatrice et présidente de l’Association pour la préservation du patrimoine libanais. Au terme du parcours, la jeune femme a remis devant le Grand Sérail une lettre adressée au président du Conseil, Nagib Mikati, l’exhortant à œuvrer pour la sauvegarde des quelques vestiges encore intacts de la capitale.
Seuls 7 sites archéologiques sur 197 exhumés dans le centre-ville ont échappé à la tabula rasa amorcée dans les années 90 par Solidere. « C’est tout un pan de notre histoire qui disparaît jour après jour. Ce legs n’appartient ni aux politiques, ni aux promoteurs, ni à aucun d’entre nous, mais au peuple libanais qui, seul, doit décider comment en disposer », a commenté Pascale Ingea, peu avant le défilé. Et d’ajouter : « Nous militons aujourd’hui pour la conservation de l’hippodrome de Wadi Abou Jmil, du port phénicien de Minet el-Hosn et la revalorisation de l’héritage architectural de Beyrouth, hors de toute considération partisane. »
Pour mémoire
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