Rechercher
Rechercher

À La Une - Patrimoine

Hippodrome romain de Beyrouth : Mitri, Salam et Wardy contestent de concert la décision de Layoun

Les trois derniers ministres de la Culture Tarek Mitri, Tammam Salam et Salim Wardy ont tenu hier une conférence de presse commune pour protester contre la décision de l’actuel ministre Gaby Layoun au sujet de l’hippodrome romain découvert à Wadi Abou Jmil, au centre-ville. Rappelons que le ministre Layoun avait autorisé des constructions sur ce site situé dans un emplacement qui avait été classé par les précédents ministres comme patrimoine national.
C’est donc au domicile de Salam à Mousseitbé que les trois anciens ministres ont exprimé leur opinion.


Mitri a pris la parole en premier, dénonçant la précipitation de Layoun et son empressement à lancer des accusations et des invectives au lieu d’ouvrir un débat rationnel sur le sujet. Tout en rappelant qu’il n’aime pas les polémiques, Mitri a précisé que Layoun aurait dû contacter ses prédécesseurs pour s’enquérir des raisons de leur décision, avant de la critiquer. Il a ajouté qu’un ministre n’a pas le droit d’annuler les décisions de ses prédécesseurs à moins d’avoir des raisons convaincantes pour cela. Enfin, il s’est demandé quels sont les mobiles de Layoun, affirmant que la rivalité politique ne justifie pas de casser les décisions de trois ministres qui se sont succédé à la Culture. Selon Mitri, il est impossible de donner des permis de construire sur un site archéologique, et il a présenté, pour confirmer ses dires, le rapport de la Direction générale des antiquités rédigé par le Dr Assaad Seif (qui travaille actuellement avec le ministre Layoun). Mitri a révélé avoir discuté de la question avec Seif et le directeur général des antiquités, et tous deux sont convaincus qu’il ne faut pas construire sur ce lieu car il faut le préserver comme une entité complète, selon les normes internationales.


La même théorie a été développée par le ministre Salam qui a repris le portefeuille de la Culture après Mitri et il a ainsi expliqué que le site en question a été classé patrimoine national, et, par conséquent, il est impossible de construire sur ce lieu à moins de justifier de raisons plus importantes que celles qui ont exigé sa classification comme patrimoine national. Salam s’est demandé pourquoi Layoun a refusé de négocier avec le constructeur et Solidere pour tenter d’échanger le terrain contre un autre plus exploitable, sans toucher ainsi à l’hippodrome romain. Salam a encore estimé que le ministre et son camp préfèrent plutôt se lancer dans des surenchères politiques au lieu d’entreprendre un travail objectif et utile.


Le ministre Salim Wardy a abondé dans ce sens, en prônant à son tour l’échange de terrains pour préserver à la fois les intérêts de l’exploitant et ceux du Liban. Il a ensuite précisé qu’avec ses collègues il préfère que l’Unesco et Icomos se prononcent sur la question s’il s’agit de recourir à une instance d’arbitrage pour régler ce conflit.

 

Pour mémoire

Layoun réaffirme que l’hippodrome romain de Beyrouth sera conservé sous verre

 

Les trois derniers ministres de la Culture Tarek Mitri, Tammam Salam et Salim Wardy ont tenu hier une conférence de presse commune pour protester contre la décision de l’actuel ministre Gaby Layoun au sujet de l’hippodrome romain découvert à Wadi Abou Jmil, au centre-ville. Rappelons que le ministre Layoun avait autorisé des constructions sur ce site situé dans un emplacement qui avait...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut