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À La Une - Racisme

Aux Pays-Bas, un site internet pour dénoncer les "nuisances provoquées" par les étrangers

La dernière provocation du politicien xénophobe, Geert Wilders.

Aux Pays-Bas, Geert Wilders, politicien néerlandais, populiste et xénophobe, a encore frappé. Photo AFP

"Avez-vous des soucis avec des immigrés est-européens ? Avez-vous perdu votre emploi à cause d’un Polonais, d’un Bulgare, d’un Roumain ou autre ? Racontez-le-nous !".

 

Tel est le message d’accueil d’un site internet lancé le 8 février dernier par le Parti d’extrême-droite pour la Liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders. Un site, le "Meldpunt Midden en Oost Europeanen" ou "plate-forme d’alerte sur les ressortissants d’Europe de l’Est et du Centre", invitant donc les Néerlandais à signaler les "nuisances" provoquées par l'afflux de ressortissants d'Europe orientale et centrale aux Pays-Bas. Ces plaintes, anonymes il va sans dire, seront transmises au ministre des Affaires sociales et du Travail, assure le site.

 

Estimant que 200.000 à 300.000 de ces ressortissants vivent aux Pays-Bas, le PVV affirme sur le site que "cette immigration massive du travail conduit à beaucoup de problèmes, nuisances, pollution, évictions du marché du travail et problèmes d'intégration et de logement". 

 

La partie supérieure du site est un diaporama d’articles de presse aux titres fort appropriés pour un parti populiste et xénophobe : "Les voleurs sans ombre", "Ne ferais-tu pas mieux de rentrer chez toi ?", "La criminalité des Européens du centre et de l’Est en hausse", "Ils sont au chômage et vont voler"…

 

Selon une porte-parole du PVV, le site reçoit environ 10.000 plaintes par jour.

 

Et suscite un véritable tollé.

 

"Viser un groupe donné de personnes vivant aux Pays-Bas est clairement discriminatoire et dégradant dans son intention et son but", ont estimé, le 14 février dernier, les ambassadeurs et chargés d'affaires aux Pays-Bas de dix pays d'Europe de l'Est et centrale dans une lettre ouverte dont une copie a été transmise à l'AFP. "La vérité est que nos citoyens ne prennent pas les emplois des Néerlandais", ont soutenu les ambassadeurs et chargés d'affaires : "il a été prouvé au-delà de tout doute que la mobilité du travail est dans l'ensemble bénéfique aux Pays-Bas". "Nous invitons la société néerlandaise et ses leaders politiques à se distancier de cette initiative déplorable", ajoutaient-ils.

 

La Commission européenne a dénoncé le site du PVV, considérant qu'il va "totalement à l'encontre des principes" de liberté et de libre circulation en Europe. Mais elle a estimé qu'il ne mettait pas les Pays-Bas en situation d'infraction au droit européen. Le président de la Commission José Manuel Barroso n'a en outre pas jugé utile de s'entretenir avec le chef du gouvernement néerlandais Mark Rutte.

 

L’affaire est d’autant plus grave que si le PVV de Geert Wilders ne fait pas partie du gouvernement, il soutient au Parlement, où il dispose de 24 députés sur 150, la coalition minoritaire de centre-droit du Premier ministre Rutte.

 

Vendredi dernier, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Uri Rosenthal, a reçu à ce sujet les ambassadeurs de dix pays d'Europe centrale et orientale, tous membres de l'Union européenne. Des diplomates à qui M. Rosenthal a réitéré la position déjà exprimée par le Premier ministre : le site créé par le PVV n'a rien à voir avec le gouvernement.

"Le ministre a déclaré aux ambassadeurs que le site était de la responsabilité du PVV", a indiqué le ministère néerlandais après la rencontre. Il a par ailleurs souligné que son gouvernement "a une vue très positive de la contribution des travailleurs migrants d'Europe centrale et orientale à l'économie néerlandaise".

 

Geert Wilders est un habitué des polémiques xénophobes.

Au tableau de chasse du Néerlandais, les musulmans figurent également en bonne place.

 

M. Wilders avait ainsi suscité un tollé en comparant le Coran à Mein Kampf d’Adolf Hitler, en appelant à "arrêter le tsunami de l’islamisation" et en appelant les musulmans à se conformer à la "culture dominante" ou à s'en aller. Des propos notamment tenus dans des forums et dans son court film diffusé en 2008 sur internet et intitulé "Fitna" (discorde, en arabe).

Des propos qui ont valu à M. Wilders d’être poursuivi en justice pour incitation à la haine et à la discrimination envers les musulmans. En juin dernier, il a néanmoins été relaxé par la justice. "Les déclarations de M. Wilders ne constituaient pas une critique des individus eux-mêmes mais une critique de leurs croyances", a estimé le juge, qui a expliqué que "le tribunal juge ces déclarations acceptables en raison du contexte et du débat de société". Si les déclarations de M. Wilders sont "grossières et dénigrantes", elles "ne constituent pas une incitation à la haine", a conclu le juge.

 

"Avez-vous des soucis avec des immigrés est-européens ? Avez-vous perdu votre emploi à cause d’un Polonais, d’un Bulgare, d’un Roumain ou autre ? Racontez-le-nous !".
 
Tel est le message d’accueil d’un site internet lancé le 8 février dernier par le Parti d’extrême-droite pour la Liberté (PVV) du Néerlandais Geert Wilders. Un site, le "Meldpunt Midden en Oost Europeanen" ou...

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